L'eau est incontestablement un dossier qui préoccupe au plus haut point les pouvoirs publics qui ne lésinent sur aucun moyen, à travers le ministère des Ressources en eau, pour «garantir cette denrée à tous les citoyens d'une manière équitable et régulière». En témoignent les dizaines de barrages construits, au nombre de 61 à fin 2008. Un nombre qui passera, selon le ministre du secteur, Abdelmalek Sellal, à 73 en 2011, pour atteindre 80 à la fin de l'actuel quinquennat, sans oublier les stations de dessalement d'eau de mer qui s'implantent à travers toutes les wilayas côtières et les grands projets de transfert comme le MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) qui sera mis en service dès la fin juin et le mégaprojet de transfert des eaux souterraines de In Salah à Tamanrasset sur une distance de 750 km, et dont la réception est prévue au dernier trimestre 2010. Intervenant samedi soir au forum de l'Entv, Abdelmalek Sellal a également annoncé la réalisation prochaine de cinq nouveaux barrages à travers notamment les Hauts Plateaux (Mascara, M'sila et Médéa…) pour lesquels «les avis d'appel d'offres ont été lancés», a précisé M. Sellal qui conclura : «On peut dire qu'on a achevé tous nos grands projets dont l'objectif est d'assurer la sécurité en la matière.» L'invité de la télévision s'est en outre étalé sur les réalisations du précédent quinquennat grâce à un budget de 15 milliards de dollars qui a permis la réalisation de grands projets dans le secteur de l'hydraulique. Les fonds dégagés, a-t-il estimé, ont permis le lancement des projets énoncés ci-dessus. Cette politique adoptée par les pouvoirs publics, qui se poursuivra durant le prochain quinquennat, a permis selon le ministre de résoudre le problème de l'eau au niveau national. Chiffres à l'appui, Abdelmalek Sellal avancera un taux moyen de 175 litres/jour par habitant alors que le taux de couverture nationale quotidien en eau potable, qui était de seulement 40% en 1999, a atteint 75% actuellement. «C'est ça le véritable succès», a-t-il commenté. Interrogé sur «l'inévitable» révision de la tarification de l'eau, le ministre a écarté cette éventualité «pour le moment». Même en cas d'augmentation du tarif, le ministre fera savoir que ce n'est pas le citoyen qui subira cette hausse, ajoutant que «l'Etat continuera à subventionner les prix». M. Sellal a précisé néanmoins que les prix actuels ne reflètent pas le véritable coût de l'eau, indiquant que le citoyen ne paye en moyenne que 19 DA/m3 alors que le véritable coût est de l'ordre de 150 DA/m3 et même plus. Par ailleurs, répondant à une question sur la Seaal, M. Sellal s'est félicité du bilan des 3 années de gestion de cette société, précisant que la qualité de l'eau qu'elle distribue «est conforme aux normes internationales», et a insisté sur le volet formation qu'il faut encourager. Dans un autre registre, M. Sellal a évoqué la commercialisation des eaux minérales dont les exploitants, au nombre de 40, ne sont pas parvenus à «produire» une eau thérapeutique et doivent avoir recours à «l'aval d'un laboratoire international spécialisé». Quid du secteur stratégique de l'agriculture «qui nous assurera la sécurité alimentaire» et nécessite lui aussi de grandes quantités d'eau. Abdelmalek Sellal a indiqué que les eaux usées à titre d'exemple devraient être exploitées par le secteur. Il dira à ce propos, répondant à une question sur l'envasement qui concerne «quelques barrages», qu'en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, des études pour le reboisement ont été faites concernant 25 barrages. Pour les stations d'épuration d'eau, Sellal a indiqué qu'elles devront atteindre le nombre de 75 vers la fin de l'année en cours pour une capacité globale de 500 millions m3/an, puis 700 millions m3 en 2011. Dans le même sillage, il évoquera les eaux usées d'El Harrach qui seront prochainement récupérées à travers le transfert de son cours, au niveau de la région de Bouinan, dans la wilaya de Blida, vers le barrage de Douéra pour l'approvisionnement des populations de la Mitidja. «La problématique réside dans le nettoiement» a-t-il dit, précisant qu'une étude d'exécution est en cours. Le ministre évoquera également la pollution de l'eau «qui ne se pose pas», la remontée des eaux qui touche certaines régions, mais aussi la nécessité de modernisation des réseaux de distribution qui touchera 11 villes du pays. Il a tenu enfin à rassurer que «grâce à un taux de remplissage record des barrages, estimé à 73,3%, il n'y aura pas de pénurie cet été. (…) Notre souci est d'élargir le réseau de distribution pour faire parvenir l'eau à tous les citoyens», dira l'invité du forum.