En visitant, jeudi, le site du plateau de Sidi-Boudrahem, dominant la ville de Yemma Gouraya, le wali a été surpris par le nombre de constructions illicites édifiées au mépris total des règles d'urbanisme. Ordonnant sur le champ aux différents responsables locaux qui l'accompagnaient de procéder à la démolition de ces habitations, il dira que «les arrêtés de démantèlement de ces bâtisses seront signés cette semaine», apprend-on de sources proches de la wilaya. Cette vaste étendue de terrain située au nord de la ville devait recevoir dès 2010 le projet d'une nouvelle ville où l'essentiel des programmes d'habitat et d'équipements publics serait implanté sur 200 hectares. Un budget colossal a été mobilisé pour la réalisation de ce programme comprenant 9000 logements tous segments confondus, plusieurs établissements scolaires (6 écoles primaires, 4 collèges et 2 lycées,) une unité de la protection civile, une brigade mobile de la police judiciaire, un complexe sportif, une médiathèque, un centre hospitalo-universitaire et une mosquée. Mais contre toute attente, une partie de l'opération a été entièrement délocalisée vers Oued-Ghir. Seul un centre d'enfouissement technique y a été réalisé. Profitant de la mise en veilleuse du projet de nouvelle ville et de l'absence de l'Etat, une faune d'auto-constructeurs et de spéculateurs en tout genre a pris possession de tous les terrains situés le long des voies d'accès réalisées sur ce plateau pour y implanter des habitations sans aucune autorisation des services de l'urbanisme. Le phénomène s'est accru avec les promesses de régularisation énoncées par les dispositions de loi n°08-15 du 20 juillet 2008 et les engagements pris dans ce cadre par un responsable local de l'urbanisme sur les ondes de Radio-Soumam qui a promis de régulariser ces constructions. La réaction des services domaniaux et des forêts, propriétaires légaux du site, bien que tardive, a quand même permis de freiner l'élan des spéculateurs, principaux pourvoyeurs de constructions illicites, par un dépôt de plainte auprès du tribunal de la ville suivie de l'arrestation au mois d'août écoulé d'une dizaine de trafiquants impliqués dans le détournement et l'occupation illégale d'assiettes de terrain sur le site de Sidi-Boudrahem. Rappelons enfin que l'ex-wali avait pris lui aussi une décision de démolition en mars de cette année, mais elle n'a pas connu d'application.