Le braconnage, crime perpétré en toute impunité jusque-là par des braconniers des monarchies du Golfe, est-il désormais non toléré en Algérie ? La Gendarmerie nationale qui était pendant des années contrainte d'escorter des braconniers de monarchies du Golfe chassant l'outarde, espèce pourtant protégée en Algérie, a arrêté quatre personnes, dont deux Algériens, un Saoudien et un Emirati dans le sud du pays. Les gendarmes de Béchar ont, lors d'une patrouille, arrêté ces quatre mis en cause dans le cadre de la lutte contre la chasse illégale d'espèces protégées dont des fennecs, des gazelles et de l'outarde. Cette chasse était planifiée par les mis en cause sur des réseaux sociaux, explique la Gendarmerie nationale. L'opération des gendarmes s'est déroulée dans la commune Machraâ Houari Boumediène, où un véhicule 4X4 de marque Volkswagen, remorque à double réservoir de couleur grise portant une plaque d'immatriculation de la wilaya de Laghouat, a été intercepté. En procédant à la fouille de ce véhicule qui était occupé par quatre personnes, deux Algériens (les nommés B. N. et Z. M. âgés de 45 et 38 ans), un Saoudien âgé de 28 ans et un Emirati âgé de 46 ans, les gendarmes ont découvert un fusil de chasse avec 16 cartouches, deux outardes et deux lunettes de chasse. Les quatre mis en cause ont été interrogés par les enquêteurs de la gendarmerie. Le chauffeur qui est d'origine algérienne a déclaré aux gendarmes que les deux ressortissants arabes sont ses amis qu'il a invités via les réseaux sociaux. Arrivés en Algérie, le Saoudien et l'Emirati ont loué un véhicule 4X4 auprès d'une agence touristique pour leurs déplacements dans le Sud algérien. «En plus de Béchar, les mis en cause ont sévi à Laghouat et El Bayadh», selon lui. Le mystère du «médiateur» libyen A Taghit, les deux ressortissants arabes avaient un rendez-vous avec un autre Algérien, le nommé Z. M., âgé de 38 ans, qu'ils connaissent depuis plusieurs années pour avoir fait un commerce illégal des truffes avec le Saoudien et l'Emirati. En arrivant au point de rendez-vous, le Saoudien et l'Emirati se sont immédiatement envolés vers le Sud algérien, selon la Gendarmerie nationale. Interrogé, l'Emirati a déclaré aux gendarmes qu'il est entré légalement en territoire algérien en empruntant les frontières, plus exactement à El Oued d'où il a rencontré son ami Algérien. Il a avoué aux gendarmes enquêteurs qu'une fois en Algérie, il a reçu un appel téléphonique sur son téléphone de la part de son ami, un Libyen, à qui il apprend qu'il se trouvait à la sortie de Laghouat. Le ressortissant libyen a dit à l'Emirati qu'il attendait dans sa voiture pour lui remettre deux outardes après un marché conclu entre les deux ressortissants du Golfe. Après la réception des deux outardes, le Libyen est retourné à son pays en empruntant les frontières Sud, tandis que l'Emirati, le Saoudien et l'Algérien sont retournés vers la ville de Taghit. En cours de route, ils ont été interceptés par les gendarmes. Les accusés ont été présentés hier devant le procureur de la République près la cour de Béni Abbes. Les émirs du Golfe braconniers ont sévi pendant des années contre l'outarde et autres espèces protégées en Algérie.