C'est aujourd'hui que comparaîtront devant le tribunal correctionnel d'Annaba 6 individus, dont 4 femmes, pour des faits gravissimes. Ces faits remontent à l'an dernier et, excusez du peu, ils se résument à «association de malfaiteurs, reproduction d'étiquettes frauduleuses, publicité mensongère et fraude sur la qualité de produits médicaux importés». Selon le communiqué de la Gendarmerie nationale de Annaba qui avait mis à jour le pot aux roses, l'importateur indélicat ramenait du matériel médical de Chine, le maquillait avec ses complices en lui apposant des marques prestigieuses et le cédait à des médecins confiants ainsi qu'à certaines cliniques privées. Agissant sur informations, la brigade de recherches rattachée au Groupement territorial d'Annaba avait mis à jour cet important trafic de matériel destiné aux médecins et aux structures sanitaires de tout le territoire national. En date du 2 décembre 2014, les gendarmes, munis d'un mandat de perquisition, avaient retrouvé dans les locaux du siège social de l'importateur, un lot important d'étiquettes, portant le nom d'une manufacture basée en Chine. Le tout était remplacé par des marques prestigieuses du Japon, d'Allemagne, etc. Et c'est ainsi que les importateurs indélicats fourguaient leur marchandise maquillée à des prix très élevés. Pour ne citer que le cas de la wilaya d'El Bayadh, la cagnotte engrangée avoisinerait les 13 milliards de centimes. Au cours de la perquisition, huit micro-ordinateurs avaient été saisis et 4 d'entre eux furent expédiés à la section de lutte contre la cybercriminalité à Bouchaoui. Là, il s'est avéré que les plaques portant de faux labels avaient été reproduites à Annaba. B. N., l'actionnaire principal, et son associé S. F., avaient en outre deux autres succursales, l'une à Djebel Ouahch (Constantine) et l'autre à Kouba (Alger). C'est ainsi que depuis le début de leurs activités en 2008 jusqu'à leur arrestation, ils avaient exécuté plus de 40 opérations d'importation pour une somme rondelette estimée à près de 345 milliards de centimes ! Une véritable fortune. Ainsi, des tensiomètres et des appareils électrocardiogrammes (appelés ECG) défectueux avaient sûrement dû fausser les diagnostics médicaux, mettant en danger la vie des malades. Les médecins, de peur de tracasseries administratives ou judiciaires, n'ont pas dénoncé ces manquements. C'est du moins ce qui ressort de l'enquête diligentée par les éléments de la gendarmerie. En principe, au cours du procès qui débute donc aujourd'hui, seront dévoilés les résultats du recensement de l'appareillage «maquillé» fourni à travers tout le territoire national. Décidément, on ne recule devant aucun stratagème crapuleux pour des enrichissements en flèche…