Le SG du FLN est un homme qui veut rentabiliser politiquement la «chute du parrain», l'ex- patron du DRS, Mohamed Mediene, dit Toufik. Hier, à Alger, Amar Saâdani a affirmé que «la voie est désormais ouverte à l'édification d'un Etat civil». Le général Toufik constituait-il un facteur de blocage pour la consécration d'un Etat de droit ? Saâdani est formel. Virulent mais droit dans ses certitudes, le patron du FLN dira à ce propos que «le pouvoir parallèle avait sa branche militaire, ses partis politiques, et son bras médiatique». Il ajoutera que «ce même pouvoir se cachait derrière les rideaux et fomentait contre l'Algérie en coulisses». Pour Amar Saâdani, cette époque est désormais «révolue», précisera-t-il. Car, selon lui, le président de la République a repris aujourd'hui toutes ses prérogatives. Ironique, il rappellera la fameuse phrase du président Bouteflika «je ne suis pas un trois-quarts de Président», comme pour assurer que, plus que jamais, le président Abdelaziz Bouteflika a repris toutes les cartes en mains. Pour lui, il est grand temps d'aller vers un Etat de droit en y consacrant définitivement la démocratie en Algérie. Il faut dire à la lumière des déclarations de Saâdani que jamais un homme politique n'est allé aussi loin. Si dans le passé, le parti d'Aït Ahmed, le Front des forces socialiste (FFS) et plus tard, le RCD de Saïd Saâdi n'ont de cesse dénoncé «le pouvoir parallèle» et la «police politique», sans pour autant citer nommément Mohamed Mediène. Le secrétaire général du FLN semble parti pour tout casser sur sa route. Il accuse précisément Toufik d'être derrière le blocage des institutions de l'Etat et «les malheurs de l'Algérie». Dans son intervention, hier, Amar Saâdani n'a pas non plus épargné les partis de l'opposition. Défiant, il s'en prend précisément aux soutiens de Toufik. Les 19-4 en auront pour leur grade. Saâdani s'est attaqué de manière frontale à ce groupe qui, selon lui, sont actionnés par leur «parrain». «Pourquoi dans le passé n'ont-ils pas eu le courage de dénoncer l'emprisonnement des cadres de l'Etat qui se comptent par milliers ?» Selon lui, les animateurs de ce groupe font du «cinéma». Cela révèle surtout toute leur l'hypocrisie et la mauvaise foi dont ils font preuve. «Ils n'ont d'autre objectif que celui de démoraliser le peuple avec leur discours défaitiste. La seule chose qui les intéresse c'est de s'emparer du pouvoir», a-t-il dit.