Les travaux des chefs des polices africaines ont été clôturés, hier à Alger, avec l'adoption à l'unanimité des principaux textes juridiques relatifs au lancement du mécanisme de coopération policière africaine (Afripol). Près de 40 pays ont pris part à cette réunion qui s'est déroulée pendant deux jours à l'hôtel El Aurassi, à Alger. Le DGSN a souligné lors de la clôture des travaux de la réunion que la création de ce mécanisme renforcera et enrichira davantage la notion de sécurité qui obéit à un contexte africain nouveau et en constante mutation. «La réflexion engagée dans le cadre de cette réunion pour l'examen des projets de statuts d'Afripol, de son programme et des postes des divisions proposées, nous a conduits à faire valoir la variété des interdépendances (...), à enrichir la notion de sécurité par une nouvelle dimension qui obéit au contexte africain», a-t-il souligné en expliquant que les communications présentées lors des débats ont mis en exergue «la prise en charge des questions policières au niveau du continent africain qui doit transcender le cadre limitatif dans lequel tel ou tel élément jouerait un rôle plus exclusif que l'autre». Pour lui, «la transnationalisation des défis et des menaces constitue une donnée fondamentale dans la prise en charge des statuts rendant vaine toute idée de sécurité séparée». Abdelghani Hamel a ajouté que le champ d'intervention d'Afripol «pourrait connaître une extension considérable en intégrant d'autres domaines. Qu'il s'agisse de la sécurité économique, de sécurités environnementale, sanitaire et énergétique ou qu'il s'agisse de sécurité des personnes et des biens, le foisonnement des approches sécuritaires traduit une situation nouvelle dans laquelle nous sommes appelés à agir de manière globale et multisectorielle», a affirmé M. Hamel. L'Algérie, a-t-il dit, «ne ménagera aucun effort pour la signature, conformément à l'article 2 desdits statuts, de l'accord de sièges d'Afripol, afin de conférer aux personnels, les immunisés et privilèges qui leurs sont dus». «L'Afripol commence à marcher» Le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, a parlé, pour sa part, de la nécessité de conjuguer les efforts des pays africains pour doter Afripol de tous les moyens afin d'assurer son développement en vue de la promotion de la paix et de la sécurité. «Je réitère la nécessité de conjuguer nos efforts pour doter ce nouveau-né (Afripol) de tous les moyens nécessaires pour assurer la promotion de la paix et la sécurité dans le continent», a-t-il déclaré à la clôture des travaux des chefs des polices africaines. Il a, par ailleurs, exprimé la gratitude de l'UA pour le soutien de l'Algérie et son président, Abdelaziz Bouteflika, pour tous les efforts consentis pour assurer la paix et la stabilité dans le continent. De son côté, le co-président du comité ad-hoc pour la création d'Afripol, le Congolais Assan Kasangye, a relevé que la réunion des chefs des polices africaines a servi à poser les premiers jalons pour que l'organisation Afripol commence à marcher pour l'intérêt de tous les Africains. «L'Afripol commence désormais à marcher et nous allons continuer à déployer tous les efforts pour veiller à ce que ses missions puissent s'accomplir pour assurer et servir l'intérêt des citoyens africains», a-t-il soutenu. La création d'Afripol, rappelle-t-on, ambitionne de parvenir à une vision globale permettant d'améliorer l'efficacité des services de police africains, à travers le renforcement des capacités organisationnelles, techniques et opérationnelles.