Une réelle bouffée d'oxygène pour les enfants handicapés, notamment les autistes. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Mounia Meslem, a annoncé, hier, le projet de création d'un centre national de référence «Autisme». Celui-ci sera chargé, selon la ministre, de la collecte des ressources, du développement de la recherche et de la documentation, la mise en place de mécanismes de dépistage et d'orientation, ainsi que la prise en charge des enfants autistes. Ces derniers, qui sont au nombre de 80 000 en Algérie, auront, enfin, «un centre où ils auront une réelle prise en charge», nous dira l'orthophoniste Yasmine Bouchebaba. Elle nous expliquera que l'autisme est un trouble neuro-développemental appartenant aux troubles envahissants du développement (comportement, sociabilité, langage…) qui nécessite «beaucoup d'attention, car ces enfants ne réagissent pas de la même façon que des enfants normaux». D'autant plus qu'il n'existe actuellement, selon des spécialistes, aucun traitement médical pour cette pathologie. Yasmine Bouchebab estime que la création de ce type de centre viendra surtout «soulager les parents des autistes qui ont énormément de difficultés à scolariser leurs enfants». Elle dira, en effet, que souvent les crèches et les écoles ne «savent pas comment réagir correctement face à leur pathologie». Parfois, ajoute-t-elle, «ils refusent carrément de les inscrire dans leur établissement». Contacté, le Dr Bachir Messaoud, psychologue spécialiste en autisme, nous explique que les enfants autistes ont «souvent des troubles de la communication infraverbale, qui se caractérisent par l'absence de pointage, de gestes, d'attentions conjointes et ne répondent pas à leur prénom». Un besoin immédiat La ministre de la Solidarité a précisé, lors de la réunion ordinaire du conseil national des personnes handicapées, que le centre travaillera en collaboration avec les secteurs concernés, les experts, les associations activant dans ce domaine ainsi que les parents d'enfants handicapés, notamment les autistes. D'ailleurs, une association pour enfants autistes, de la wilaya de Batna, contactée à propos du projet de création de ce centre, témoigne du besoin immédiat de ce type d'infrastructure. «Nous rencontrons diverses difficultés au quotidien. Face au stress des parents et à l'incompréhension de leur entourage, nous peinons à venir en aide aux enfants malades», diront les membres de cette association. Par ailleurs, Mounia Meslem a affirmé que la création de ce centre s'inscrivait dans le cadre de l'actualisation et la dynamisation du plan d'action d'urgence. Elle rappellera que le secteur de la Solidarité nationale a «réussi, lors de la rentrée scolaire 2015-2016, à assainir plus de la moitié de la liste d'attente des enfants handicapés dont ceux présentant un léger retard mental». En effet, 3000 enfants handicapés sont actuellement pris en charge au niveau de 400 classes spéciales en milieu scolaire à travers 40 wilayas.