L'accord portant sur la gestion consensuelle de la transition en Mauritanie a été officiellement signé, jeudi soir, à Nouakchott par les protagonistes de la crise politique dans ce pays. L'accord, signé en présence des membres du Groupe de contact international (GCI) ainsi que des représentants du Sénégal, pays facilitateur du dialogue, porte notamment sur une transition organisée de façon consensuelle et traite du report de l'élection présidentielle et définit la formation d'un gouvernement d'union nationale. Le texte prévoit également la poursuite du dialogue national après la tenue des élections présidentielles. La crise politique mauritanienne est née du coup d'Etat mené le 8 août 2008 par les militaires contre le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Ce document vient consacrer six jours d'intenses tractations et négociations entre les différents protagonistes de la crise mauritanienne. Des négociations menées à Dakar sous les auspices du Groupe de contact international (GCI) représenté par notre diplomate, M. Ramtane Lamamra, président du Conseil à la paix et la sécurité (CPS) de l'UA, et le Sénégal, pays facilitateur du dialogue intermauritaniens. Lors des différentes séances de travail, les parties de la crise ont été invitées à respecter scrupuleusement l'accord conclu. Les leaders des trois parties ont exprimé leur gratitude aux médiateurs qui ont pu regrouper les Mauritaniens autour de la même table et aboutir ainsi à un consensus national. Quatre détenus politiques libérés Quatre détenus politiques, arrêtés après ce coup de force, ont été libérés à Nouakchott à quelques heures de la signature officielle de ce document. Cela après l'engagement de la procédure juridique relative à leur élargissement, selon une source officielle. Il s'agit de MM. Yahia Ould Ahmed Waghef (ancien Premier ministre), Sidi Mohamed Ould Biyah (ancien conseiller du président déchu), Mustapha Ould Hamoud (ancien ministre de la Fonction publique) et Esselmou Ould Khatri (ancien directeur d'Air Mauritanie). «Les quatre prisonniers politiques ont été libérés cet après-midi après l'engagement de la procédure juridique relative à leur élargissement», a indiqué la même source. L'opposition avait exigé la libération de prisonniers politiques comme préalable à la signature de l'accord. L'Algérie satisfaite L'Algérie a enregistré «avec satisfaction» cet accord, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. L'Algérie «se félicite de cette réalisation majeure du dialogue politique qui a réuni tous les acteurs politiques mauritaniens et qui a défini les voies et moyens d'une sortie de crise par un retour rapide à l'ordre constitutionnel», a-t-on relevé de même source. L'Algérie «qui a suivi, au cours de ces derniers mois, avec la plus grande attention, l'évolution de la situation politique en Mauritanie, n'a ménagé aucun effort pour contribuer au retour à la stabilité dans ce pays voisin en encourageant toutes les parties mauritaniennes à faire preuve de responsabilité afin de parvenir, à travers un dialogue inclusif, à une solution de la crise», a-t-on précisé. L'Algérie «qui a également appuyé les efforts de médiation initiés dans le cadre de l'Union africaine (UA) avec le soutien actif de la communauté internationale, s'est mobilisée au sein des organes politiques supérieurs de l'UA notamment le Conseil de paix et de sécurité, pour soutenir le dialogue engagé entre les parties mauritaniennes, afin de favoriser une solution consensuelle et hâter, ainsi, le retour à l'ordre constitutionnel», a souligné la même source. L'Algérie «fait le vœu de voir la communauté internationale se mobiliser pour aider les parties mauritaniennes à s'inscrire dans un processus démocratique irréversible», a-t-on ajouté.