La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a commenté l'officialisation de la langue amazighe dans l'avant-projet de révision de la Constitution. Elle a dénoncé la discrimination entre les deux langues nationales et officielles (l'arabe et tamazight), hier, à l'ouverture des travaux du comité central de son parti. «On a précisé que l'arabe est la langue officielle de l'Etat. Le tamazight est langue officielle mais de qui ? Du peuple seulement ? Des voisins ?», s'est-elle interrogée. Relevant «la promotion des dialectes de tamazight prévue dans la future Constitution, elle lance : «Donc, pourquoi ne pas promouvoir aussi les dialectes de l'arabe ?» «On ouvrira des portes qu'on ne pourra plus refermer. Pourquoi cette discrimination», a-t-elle lancé. Hanoune a émis plusieurs critiques à l'égard du projet présenté mardi par Ouyahia. Elle explique que le système politique demeure «présidentialiste» qui ne consacre aucune séparation entre les pouvoirs. La patronne du PT déplore le fait que les membres de l'instance indépendante pour la surveillance des élections soient nommés par décret. Ce qui fait d'eux, selon elle, «des fonctionnaires». Hanoune critique aussi le retour à la limitation des mandats présidentiels. «En 2008, on enlève (ce verrou). En 2016, on le remet et on dit que ça fait partie des constantes nationales pour que les gens puissent y croire. Moi, je ne crois pas à ça ! J'aurais cru si on avait introduit le droit de la révocabilité du président de l'APC jusqu'au président de la République. C'est le peuple qui doit décider», lance-t-elle. Pour Hanoune, le texte comporte des «titres et des slogans». «La lutte contre la corruption, c'est bien. Mais c'est un slogan», a-t-elle considéré, avant de s'interroger sur l'affaire Sonatrach et le sort de Chakib Khelil. Louisa Hanoune trouve que le projet est loin de constituer un levier de l'Etat civil. «Arrêtez cette mascarade de l'Etat civil. Il est où cet Etat civil ?», se demande-t-elle. Même si elle critique le projet, la patronne du PT plaide pour un référendum pour l'adoption du la loi fondamentale.