L'avant-projet de révision de la Constitution tel qu'il a été présenté la semaine dernière par le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, a suscité des réserves de la SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. S'exprimant, hier, à l'occasion de la réunion du comité central du parti, elle a souligné que l'avant-projet de révision de la Constitution « renferme des avancées contrariées. » Elle a évoqué l'exemple de tamazight qui a été officialisée mais qui a été supprimé dans l'article 78 portant constantes nationales. « J'espère qu'il s'agit d'une simple omission », a-t-elle dit. Elle a ajouté que contrairement à la langue arabe considérée comme langue nationale et officielle de l'Etat algérien, « nous ne savons pas si tamazight est la langue de l'Etat ou bien celle du peuple ». Louisa Hanoune regrette cette manière de procéder. Autre exemple, l'article 74 sur la limitation des mandats. Louisa Hanoune a estimé qu'il aurait été plus judicieux d'instaurer le « droit de révocabilité contre les responsables ». La SG du PT a souligné que l'avant-projet de révision n'a pas consacré réellement le principe de l'indépendance de la justice et la séparation effective entre les pouvoirs. Quant au système politique contenu dans l'avant-projet, Louisa Hanoune a soutenu qu'il s'agit d'un « système présidentialiste ». Pour ces raisons, elle a estimé qu'on est loin de la logique des réformes politiques « profondes ». « Ce sont plutôt des amendements », a-t-elle affirmé. Concernant la situation politique nationale, Louisa Hanoune a regretté l'existence d'une campagne contre toute pensée politique indépendante. Evoquant la situation de son parti, elle a soutenu que le PT est victime d'une campagne de déstabilisation. Louisa Hanoune a dit tout le mal qu'elle pense de la loi de finances pour 2016. Pour elle, celle-ci aura des conséquences fâcheuses sur le pouvoir d'achat des ménages. Au sujet du retour du crédit à la consommation, elle a soutenu que celui-ci ne peut pas se substituer au salaire ni à une pension. Pour sortir « de ce contexte économique extrêmement critique », la SG du PT a estimé qu'il existe des solutions, entre autres, l'application de la chaîne mobile des salaires, l'annulation de l'accord d'association avec l'Union européenne, le retrait de la zone arabe de libre échange et la confiscation de l'argent « mal acquis ».