L'accord sur le nucléaire entre l'Iran et les puissances occidentales est entré en vigueur hier. L'arrivée de la production pétrolière iranienne sur les marchés internationaux constitue d'ores et déjà un facteur aggravant de la dégringolade des cours pétroliers. Etouffé pendant longtemps par une batterie de sanctions imposées par les puissances occidentales à cause de ses choix nucléaires, l'Iran promet désormais un retour par la grande porte sur les marchés mondiaux. Les sanctions économiques subies par ce géant pétrolier sont désormais levées. Un couronnement de l'accord historique sur le nucléaire signé le 14 juillet 2015 entre l'Iran et les chefs des puissances mondiales. Le verdict des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les promesses de l'Iran de démanteler de larges parts de son programme nucléaire vient définitivement lever les sanctions sur l'Iran. Le réchauffement diplomatique entre Téhéran et Washington ouvre désormais des perspectives de rebonds économiques importantes pour l'Iran. Sur ce plan, l'accord sur le nucléaire, qui entre en vigueur, est vécu comme une excellente nouvelle pour Téhéran. «La levée des sanctions est un tournant pour notre économie», a souligné hier le président Hassan Rouhani dans un discours cité par Tehran Times. Grise mine à Alger Conséquence immédiate, le retour de l'Iran sur les marchés mondiaux, même progressif, impactera directement les prix du pétrole. Ce qui sonne d'ores et déjà comme une mauvaise nouvelle pour l'Algérie. Le pays voit déjà ses recettes pétrolières se rétrécir comme peau de chagrin. Et la tendance baissière des prix semble dessiner des jours de disette pour un pays quasi-dépendant de la rente pétrolière. «Il est évident que l'arrivée de la production pétrolière iranienne sur les marchés internationaux constituera une offre supplémentaire susceptible d'aggraver la dégringolade des cours pétroliers», précise Mohamed Achir, joint au téléphone. Enseignant-chercheur à l'Université de Tizi Ouzou, notre interlocuteur note que «cette offre additionnelle favorise certes l'allure baissière des cours, mais il ne faut pas perdre de vue qu'à cela s'ajoute la conjoncture actuelle marquée par une hausse de l'offre mondiale et la baisse du taux de croissance des pays développés». Pour Mohamed Achir, «sans la présence de ces fondamentaux, l'entrée de l'Iran aurait provoqué une faible élasticité». Comprendre : les prix de l'or noir ne risquent pas de remonter de sitôt. Inévitablement, l'économie iranienne connaîtra un bond certain. Il est prévu d'ailleurs une croissance de pas moins de 5% en 2016, contre 3% en 2015. Les exportations iraniennes devraient, quant à elle, bondir de 17 milliards de dollars, soit 3,5% de son produit intérieur brut, a assuré un rapport de la Banque mondiale. Pas moins de 500 000 barils de pétrole iranien par jour devraient arriver, dans un premier temps, sur les marchés internationaux. «Nous sommes persuadés qu'il ne se passera pas beaucoup de temps après la levée des sanctions pour que nous arrivions à augmenter nos exportations quotidiennes de pétrole de 500 000 barils par jour, et dans 6 ou 7 mois, vous verrez cet indice s'accroître à 2 millions», a déclaré, hier, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zangeneh, cité par l'agence iranienne Irna.