L'ancien commandant de l'Armée de libération nationale (ALN) et un des membres fondateurs du Front des forces socialistes (FFS), Abdelhafid Yaha, est décédé hier à l'âge de 83 ans dans un hôpital parisien, a-t-on appris auprès de ses proches. Le militant de la cause nationale et figure connue de la scène politique nationale a tiré sa révérence à l'hôpital Bichat, dans le 2e arrondissement de la capitale française, des suites d'une maladie neurologique chronique, a précisé sa famille. Né le 26 janvier 1933 dans le village Aït Assou, Commune d'Iferhounène dans la daïra de Aïn El Hammam (Tizi Ouzou), le défunt, connu sous son nom de combat «Si El Hafid», est issu d'une famille de révolutionnaires : son père était un novembriste à l'historique wilaya III et est décédé en chahid alors que sa mère, Ouadda Djedjiga, était également réputée pour son engagement révolutionnaire et était considérée comme l'une des figures féminines du militantisme anticolonial. Ses deux frères, Amrane et Larbi, sont des chahids et c'est aux côtés de leurs tombes que devra, désormais, reposer la dépouille de feu «Si El Hafid», dans le carré des Ath-Illilten, l'un des Archs de la région ayant consenti le plus de sacrifices humains pour la glorieuse révolution du 1er Novembre. Après un engagement qui avait fini par le désabuser au sein du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), il rejoint les rangs de l'ALN dès l'âge de 21 ans. Il s'est distingué ensuite par la direction de la mythique «Compagnie du Djurdjura» et a également assumé les responsabilités de chef de zone à la Wilaya III. Son militantisme politique se cristallisera ensuite dans les rangs du FFS, une formation politique dont il fut l'un des membres fondateurs. En septembre 1963, le défunt a été l'un des négociateurs de l'arrêt des combats en Kabylie et ayant œuvré au dénouement de la crise berbériste en 1965. «Si El Hafid», qui était connu pour avoir été l'un des plus fidèles lieutenants de feu Hocine Aït Ahmed, a exprimé, cependant, des «divergences» de visions sur la rencontre ayant réuni ce dernier au premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella à Londres. Il a fini par devenir le chef de file d'une dissidence l'ayant conduit à quitter le parti pour créer le Front des forces démocratiques (FFD), au début de la décennie 1990. Son parcours de militant actif dans les rangs de l'ALN et les maquis de la Wilaya III, il les consignera dans des mémoires, de même qu'il consacrera un autre ouvrage à son expérience politique au sein du FFS. L'enterrement de la dépouille aura lieu ultérieurement, une fois celle-ci rapatriée de France, a enfin fait savoir sa famille.