Le FFS a organisé hier au palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Alger, une cérémonie de commémoration du 40e jour du décès de son fondateur, Hocine Aït Ahmed. Intitulé «Un parcours, une pensée, un projet : Hocine Aït Ahmed, l'éthique au cœur de la politique», cette rencontre a été marquée par le témoignage de certains amis du défunt sur son parcours politique et militant. Des amis de l'un des pères de la Révolution algérienne, dont Mouloud Hamrouche et Ahmed Taleb Ibrahimi, des figures politiques comme Ali Benflis et Louisa Hanoune ainsi que des activistes du mouvement associatif, en plus des membres de la direction nationale du FFS et la famille du défunt étaient présents. Après la minute de silence observée à la mémoire de Hocine Aït Ahmed et des martyrs de la démocratie, un documentaire retraçant la vie de l'homme, depuis sa scolarité à son engagement pour l'indépendance du pays, en passant par la création du FFS et ses positions politiques depuis l'arrêt du processus électoral en 1991 à son retrait du parti, a été projeté. Appelée à témoigner devant l'assistance, une amie suisse de Si L'hocine, qui l'a connu dans les années 1980, «lors de l'avènement de Europe des polices», a-t-elle dit, a rapporté que Hocine Aït Ahmed était aussi un militant du droit d'asile. «Il y a une idée fondamentale chez lui. On peut être patriote et démocrate», a-t-elle ajouté, précisant que pour le fils du village Ath-Ahmed, «la démocratie n'a pas de limite». L'ambassadeur de la Palestine à Alger a rendu un hommage particulier au zaïm pour son engagement en faveur de la cause palestinienne. «Aït Ahmed est l'un des symboles de l'Algérie et de sa Révolution. Il a sacrifié sa vie pour son pays et son peuple», a-t-il déclaré. «Son militantisme n'avait pas de frontière. Il était partout où il y a le militantisme», a-t-il poursuivi, soulignant que le défunt a contribué «efficacement» à la défense de la Palestine. «La Palestine n'oubliera jamais ses actes et ses efforts», a-t-il affirmé. Le témoignage le plus poignant a été fait par un ami tunisien d'Aït Ahmed qui a évoqué la pensée profonde de ce dernier par rapport à la nécessité de l'édification du Grand Maghreb. Pour Si L'hocine, indique l'intervenant, «les indépendances des pays composant cette entité géographique restent inachevées tant que l'édification du Grand Maghreb n'est pas concrétisée». L'orateur a dévoilé le contenu d'un texte portant la signature du fondateur du plus vieux parti de l'opposition où il défend et plaide pour la construction de ce Grand Maghreb des peuples. Face à la défaillance des dirigeants des pays de cet espace, Aït Ahmed tablait beaucoup sur l'évolution démocratique des sociétés qui partagent les mêmes langues et la même religion. Un rêve qui reste, toutefois, loin d'être réalisé.