«Nous sommes dans une situation de véritable stress hydrique. Nous ne pouvons pas cacher la réalité», a reconnu hier à Alger le ministre des Ressources en eau. Le ministre a, toutefois, souligné que «pour l'instant, il n'y a pas lieu de décréter un état de sécheresse mais si la situation climatique venait à ressembler à celle déjà connue dans le passé, il sera inévitable». Lors d'une conférence de presse, animée en marge de la journée technique sur «la réhabilitation des barrages», il a préféré garder espoir pour que de nouvelles précipitations soient enregistrées dans les prochaines semaines. Actuellement, le ministère des Ressources en eau a pris la décision de suivre la situation de très près. Pour pallier le manque d'eau dans certaines wilayas, plusieurs décisions ont été prises. Le barrage de Taksebt, qui alimentait jusque-là Tizi Ouzou et Alger, sera consacré dorénavant à seulement Tizi Ouzou. Le ministère a pris cette mesure préventive en raison de la baisse du volume d'eau emmagasiné dans cet ouvrage. Pour expliquer sa décision, Nouri a indiqué que cette wilaya n'a pas d'autres ressources d'approvisionnement. Pour combler le déficit en eau à Alger, il a été décidé de l'alimenter à partir du barrage de Koudiet Asserdoune. Il a assuré que le programme de distribution de l'eau sera maintenu et aucune restriction n'a encore été décidée. «Nous avons un déficit dans la wilaya d'Alger», a-t-il reconnu, notant le recours au barrage de Bouroumi qui compte 30 millions de m3 pour combler ce manque. Les eaux de ce barrage seront mobilisées pour alimenter les populations d'Alger et de Blida tandis que les terres agricoles ne seront plus irriguées à partir de ce barrage. Pour couvrir les besoins de la capitale, plusieurs nouveaux forages sont en cours de réalisation. Le taux de remplissage des barrages est de 67%, au moment où les barrages de Beni Haroun et Bougherara emmagasinent les plus grands volumes d'eau. L'Algérie compte 77 barrages en exploitation pour lesquels un programme de protection contre la vase est en cours de réalisation à travers lequel il est question de réaliser des opérations de reboisement, en concertation avec le ministère de l'Agriculture. Le ministre a, par ailleurs, mis en valeur la qualité de la ressource humaine opérant dans le secteur, qui a vu la mobilisation d'importants fonds pour réaliser des programmes d'investissements lourds. L'expérience cumulée dans le domaine de la réhabilitation et la gestion des barrages doit être capitalisée, a préconisé le ministre. Les ouvrages hydrauliques ont une durée de vie, d'où la nécessité de les préserver à l'avenir, à travers des programmes de prévention et de suivi régulier. 17 barrages sont actuellement envasés en raison de l'absence d'opérations de reboisement. L'Algérie compte actuellement 15 barrages d'une durée de vie de plus de 50 ans tandis que deux autres cumulent 100 ans d'existence. Ces grands ouvrages, qui ont alimenté la population en eau potable durant de longues années, doivent être réhabilités et préservés, a recommandé le ministre, préconisant de recourir à l'expertise étrangère pour atteindre cet objectif. Il a indiqué, dans ce sens, que 23 nouveaux barrages sont prévus dans le cadre du programme quinquennal 2015-2019.