Le nombre important de PME implantées dans la wilaya de Tizi Ouzou ne reflète pas la réalité de l'emploi dans les principales branches d'activité dans lesquelles elles activent. Selon les statistiques de la Direction de la PME et de l'artisanat, il existe 8000 entreprises dans la wilaya. A noter que l'activité services fournis aux collectivités vient en tête du classement avec 1847 entreprises en exercice, suivi du commerce avec 1669 unités. La troisième place est occupée par les entreprises du bâtiment et des travaux publics. La wilaya de Tizi Ouzou est classée en quatrième position en matière de nombre de PME en Algérie. Le potentiel et les limites du rôle de la PME dans l'emploi sont rétrécis, à cause de l'absence de l'intervention de l'Etat pour donner un nouveau souffle à ces entreprises qui souffrent de l'absence d'une vraie stratégie de développement qui serait à l'origine de cette défaillance. Il faut signaler au passage que la wilaya de Tizi Ouzou dispose d'un tissu industriel mal réparti, puisque le sud et le nord de la wilaya sont presque totalement dépourvus d'infrastructures industrielles. La création de deux zones d'activité qui ont été envisagées à Draâ El Mizan et à Azazga comme objectif à long terme des autorités de la wilaya n'ont pas vu le jour. Des tergiversations ont été constatées sur ce sujet pourtant important pour redynamiser cette région qui a longtemps souffert des affres du terrorisme. «Les banques ne jouent pas le jeu», tel est l'argument massue ressassé par nombre de jeunes entrepreneurs. L'accès au microcrédit pour fructifier le savoir-faire demeure une entrave lourde dans cette région aux potentiels énormes en matière de création d'emploi. Les candidats à l'investissement se bousculent, mais les obstacles bureaucratiques qui se dressent le long du parcours leur ôtent parfois le rêve. Quand les chiffres font désillusion Selon un document réalisé par la Direction des PME et de l'artisanat, le nombre global des artisans exerçant dans la wilaya est de 3493 dont 620 spécialisés dans l'artisanat traditionnel. Il est à préciser que la bijouterie traditionnelle occupe la première place avec 129 artisans en exercice, soit 20,8 % du taux global de l'activité artisanale, suivi de la poterie qui couvre 11 % de l'activité (soit 70 artisans) et de l'habit traditionnel avec 10,64 % (soit 66 professionnels dans la wilaya de Tizi Ouzou). L'impact et le bilan des activités ne représentent que 56 % du taux général de l'artisanat traditionnel à Tizi Ouzou. Le travail artisanal prend donc la part du lion dans la wilaya de Tizi Ouzou, un symbole de fierté pour toute la région. Ces dernières années, beaucoup de régions de la wilaya ont renoué avec les fêtes locales qui connaissent un engouement régulier à chaque occasion, telles que les fêtes des bijoux à Ath Yenni, de la poterie à Maâtkas, du tapis à Aït Hichem, du couscous à Frikat et des cerises à Larbaâ Nath Irathen. A quand une vraie relance des PME ? S'organiser dans des réseaux pour faire face à la concurrence devient stratégique pour les PME algériennes. Le rapprochement entre les PME exerçant dans le même secteur d'activité est souhaitable pour renforcer leur présence dans le marché local et les marchés extérieurs, surtout africains et arabes, et développer ainsi leur compétitivité professionnelle. Une expérience allemande qui a, faut-il le signaler, donné des résultats probants au Brésil. Elle a été mise en application en Algérie depuis 2007, et ce, sous l'égide du ministère de la PME et de l'artisanat en collaboration avec GTZ (agence allemande de coopération technique). Ce programme consiste en la création de réseau dit Nucleus (chaque réseau regroupe sept entrepreneurs du même secteur d'activité, ses membres dirigeant se réunissent chaque semaine pour échanger les expériences et les informations). Les wilayas pilotes concernées par ce programme sont Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Sétif, Alger, Blida, Tipaza, Mostaganem, Oran et Tlemcen. A noter que plus de 148 Nucleus ont été créés, regroupant plus de 1500 entrepreneurs dans les wilayas concernées. Cette approche sera généralisée en Algérie à l'horizon 2010-2011. Les TIC (technologie de l'information et de la communication) sont le cœur battant des nouvelles politiques de gestion des entreprises. Rappelons que la loi de finances 2009 a alloué 50 milliards de dinars (plus de 700 millions de dollars) aux banques publiques algériennes pour leur permettre de se recapitaliser dans le but de rendre plus actif le financement de l'industrie et le soutien aux PME. Cette décision a pour objectif de débloquer le système bancaire pour financer les 425 000 PME algériennes, sachant que la principale entrave au développement des PME en Algérie est l'accès au crédit, l'accès au foncier et le poids de l'informel et les lobbies de l'importation.