L'annonce du lancement d'un emprunt obligataire en avril par le Premier ministre a été saluée, jeudi, par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Le président du Forum, Ali Haddad, pense que cette mesure permettra de «capter l'épargne de l'informel». Le recours à l'endettement interne est plus sûr que l'endettement extérieur, a-t-il considéré, s'attendant à la réussite de cet emprunt obligataire dans la mesure où il a été assorti d'un taux d'intérêt élevé de 5%. Lors d'un point de presse tenu à Aïn Defla, en marge de l'ouverture du bureau du Forum dans cette wilaya, Haddad a estimé qu'«un tel taux d'intérêt est une forme d'incitation pour attirer un nombre élevé de souscripteurs». Le lancement de l'emprunt a été décidé, selon lui, suite aux «faibles résultats» de l'opération de mise en conformité fiscale volontaire, lancée en août 2014, pour bancariser l'argent informel en Algérie. «Cette formule n'a pas donné les résultats escomptés car certains cercles ont dissuadé les gens à déposer leur argent dans les banques», a-t-il expliqué. L'emprunt obligataire est perçu comme un autre moyen qui permettra donc de récupérer l'importante manne financière de l'informel qui a dépassé le montant de 37 milliards de dollars, avancé en 2015. L'emprunt obligataire permettra aussi de faire face aux conséquences du net recul des recettes de pétrole qui a induit des conséquences économiques défavorables. A propos de la nouvelle politique économique que compte lancer le gouvernement dans deux mois, Haddad a indiqué avoir fait part au Premier ministre, mercredi, de la nécessité de faire de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaires l'un des axes de la nouvelle orientation du pays. Le plaidoyer du FCE, remis au Premier ministre en juillet 2015, s'inscrit en droite ligne des nouvelles orientations du gouvernement, a-t-il relevé, appelant à cette occasion les jeunes investisseurs à s'orienter davantage vers ces deux secteurs qui permettront à l'avenir de diversifier les exportations hors hydrocarbures. Le président du FCE a renouvelé son appel pour que l'Algérie se tourne vers les pays de l'Afrique et en faire de véritables alliés économiques, à la hauteur des relations politiques qui prévalent entre l'Algérie et ces pays. Il a lancé dans ce sens un appel au gouvernement pour lever les contraintes à l'export. «L'acte d'exportation doit être simplifié le plus possible», a-t-il préconisé. Cependant, l'Algérie enregistre un faible volume des exportations hors hydrocarbures car elle ne dispose pas de produits compétitifs sur le marché international. «Avant de parler d'exportation», il faut au préalable s'intéresser à la qualité et à la performance». Evoquant la Tripartite, prévue en juin prochain, Haddad a annoncé que la retraite sera parmi les questions qui seront soulevées. La situation des retraites sera étudiée de manière exhaustive, notamment la retraite des hauts fonctionnaires de l'Etat qui peuvent, actuellement, prendre leur retraite avant d'atteindre parfois 50 ans.