Le président turc, Tayyip Erdogan, ne semble pas avoir la cote auprès des Occidentaux. Le president turc vient de se voir refuser une rencontre avec son homologue américain Barack Obama. C'est le président turc en personne qui a formulé la proposition d'une telle rencontre, à la veille de son déplacement officiel aux Etats-Unis. Le service de presse de la Maison-Blanche explique très simplement le refus du chef d'Etat américain, indiquant que ce dernier ne jugeait pas cette rencontre nécessaire. D'ailleurs, l'administration a souligné que, pour le moment, Obama n'avait pas de calendrier précis quant à d'éventuels pourparlers, ce que n'exclut aucunement Erdogan, écrit l'agence de presse russe Sputnik. Recep Tayyip Erdogan envisageait de rejoindre le président américain à la cérémonie d'ouverture d'une mosquée dans l'Etat du Maryland. La construction de la mosquée en question a été financée par Ankara. «La décision de ne pas rencontrer Erdogan lors de sa visite à Washington ne doit pas être considérée comme un mépris à son égard, car le président américain l'a précédemment rencontré en novembre 2015 lors du sommet du G20, en Turquie, et les hommes politiques ont eu une conversation téléphonique en février», a indiqué la Maison-Blanche citée par le Wall Street Journal. D'après ce quotidien, le chef d'Etat turc devrait s'attendre à un accueil plutôt froid aux USA, ce que le New York Times lie à la répression de l'opposition kurde en Turquie. Recep Tayyip Erdogan s'est vu refuser la rencontre malgré le fait que, lors de son déplacement aux Etats-Unis, Obama avait trouvé le moyen de le saluer personnellement. Le président turc, qui est soupçonné d'avoir aidé des organisations extrémistes en Syrie, est accusé d'avoir exercé une pression sur l'Europe, utilisant la détresse des migrants. Tayyip Erdogan a promis aux dirigeants européens de retenir les migrants en contrepartie de 6 milliards d'euros et d'autres conditions, dont la perspective d'adhésion de la Turquie à l'Europe. La répression de la presse par Erdogan éloigne cette perspective. Le président turc a emprisonné des journalistes qui ont apporté la «preuve» de l'aide militaire qu'il accorde à des organisations extrémistes en Syrie. Une grande partie de la société civile turque est victime d'Erdogan qui ne semble pas apprécier la contradiction. De nombreux médias occidentaux ont crié à la «surenchère». Les attentats qui ont ciblé la Turquie ont joué en défaveur de ce pays. Certains pays occidentaux ont appelé leurs ressortissants à ne pas aller en Turquie. Israël a annoncé hier relever son niveau d'alerte à l'attention de ses ressortissants en ce qui concerne la Turquie et a recommandé aux Israéliens se trouvant dans ce pays de le quitter «le plus rapidement possible».