Le vieux ksar de Témacine, dans la région de Touggourt, figure parmi d'anciens sites archéologiques témoignant de la longue histoire de cette région qui a vu le passage de diverses tribus, et dont les ruines sont encore là pour raconter l'authenticité de la civilisation d'Oued-Righ. Edifié en 782 du calendrier grégorien, le vieux ksar de Témacine fait partie, avec celui de Ouargla, des seuls ksour parmi la quinzaine d'anciennes cités disséminées sur le territoire de la wilaya, a être encore debout pour témoigner d'une civilisation très ancienne qui se manifeste, en dépit de la dégradation d'une large partie de ses composantes, à travers le cachet urbanistique et architectural reflétant le génie de l'homme saharien dans la réalisation de son bâti, ont indiqué des sources historiques. Couvrant une douzaine d'hectares de superficie et adossé à un monticule de huit mètres, donnant sur de verdoyantes palmeraies, cette cité antique, qui a vu l'introduction, avec l'avènement des conquêtes islamiques, de motifs et signes de l'architecture islamique, était entourée d'une muraille de 8 mètres de haut sur une longueur de 400 mètres, intercalée de quatre portes, et protégée d'une tranchée de 6 mètres de large qui a été remblayé lors de l'invasion coloniale française dans la région. S'agissant du fondateur du ksar de Témacine, des historiens et archéologues, dont Ibn-Khaldoune, le font remonter à la tribu berbère Righa, dont la région éponyme, une version qui demeure la plus plausible, selon le chef du bureau de la conservation et de la promotion du patrimoine culture à la direction de la culture de la wilaya. Préserver le ksar de la disparition
Témacine demeure en quête, bien qu'elle revête un grand intérêt historique, d'opérations d'aménagement et de réhabilitation pour remédier à son état de dégradation et de délabrement, notamment de ses bâtisses et lieux de culte, dont la mosquée Sidi Ali Témacini à la «Coupole verte», dont l'édification remonte à l'an 1204, la mosquée Ba-Aïssa qui accueille encore des fidèles, en dépit des séquelles sur le site causées par les rudes conditions climatiques sahariennes et la main de l'homme. Dans ce cadre, une enveloppe de 80 000 dollars US a été accordée par le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) pour la réhabilitation et la restauration de l'espace urbanistique du ksar, la réalisation d'une bâtisse traditionnelle modèle avec des matériaux de construction locaux respectant la conception traditionnelle des voûtes caractérisant le bâti saharien, en vue de l'exploiter comme modèle pour les opérations de restauration de ses vieilles bâtisses. A cet effort de conservation de vieux sites archéologiques, s'ajoute l'octroi, dans le cadre du fonds de développement des régions du Sud de 2006, d'une enveloppe de près de 10 millions DA, destinée à des interventions d'urgence pour la réhabilitation du ksar de Témacine, classé en juin 2013 «secteur sauvegardé». Ces interventions ont permis de réaliser une étude technique, le nettoiement du ksar, l'ouverture de voies d'accès, la restauration de certaines de ses structures, dont la vieille mosquée et le minaret, avant de se voir accorder, en 2015, une réévaluation du financement de l'étude et d'un schéma permanent pour la conservation du secteur sauvegardé, susceptible de permettre d'arrêter une stratégie globale pour sa protection et la préservation des us et coutumes de sa population et son intégration au titre du mouvement du développement socio-économique et touristique. Cette étude doit contribuer également à la lutte contre les interventions de défiguration subies par le site et la préservation de la valeur culturelle des différentes composantes du ksar de Témacine, a indiqué Ouarda Khelfaoui, responsable à la direction de la culture de Ouargla.