Jamais deux sans trois. Le groupe public Sonatrach, ce sein nourricier de l'économie nationale, serait au cœur d'un scandale de corruption, à en croire les journaux Huffington Post et The Age. Pour ces deux médias, de renommée mondiale au demeurant, afin d'obtenir des contrats en Algérie, les compagnies coréennes et italiennes Samsung, Hyundai et Saipem auraient versé des pots-de-vin et ce, par l'intermédiaire d'une société pétrolière basée à Monaco, du nom d'Unaoil. Comment ? Selon les mêmes sources, durant la période 2007 et 2010, l'Unaoil aurait été en contact avec de hauts responsables de Sonatrach afin d'obtenir des contrats d'une valeur de 1.8 milliard de dollars avec les géants coréens Samsung et Hyundai. En clair, les deux sociétés Samsung et Hyundai aurait versé des pots-de-vin à des cadres de la Sonatrach pour s'assurer de l'octroi des contrats. Si l'enquête des deux médias n'a pas cité les noms des responsables algériens, c'est plutôt la somme versée, alléchante de surcroît, qui est révélée : les deux sociétés citées ci-dessus sont allées jusqu'à verser la somme de 750 000 dollars à l'un d'eux ! Comme subterfuge, les deux sociétés aurait également fait appel à la société espagnole Tecnicas Reunidas pour jouer le rôle de « figurant » dans la liste des postulants afin de «crédibiliser» l'opération. Citée également dans l'affaire communément appelée Sonatrach 2, Saipem, la filiale de la grande compagnie pétrolière italienne ENI auraient aussi eu recours à des pratiques similaires dans l'objectif d'obtenir de juteux contrats en Algérie. Les marchés concernés par ces deux affaires de corruption seraient la rénovation de la raffinerie d'Arzew et celui de la modernisation de la raffinerie de Skikda. Par ses deux affaires, la société monégasque Unaoil aurait, toujours selon l'enquête des deux médias, quant à elle touché 16 millions de dollars en commission pour son rôle d'intermédiaire entre les différents groupes. « Les gagnants ont été les responsables algériens à qui l'on a graissé la patte, les titans coréens Samsung et Hyundai, une multinationale espagnole, et Unaoil. Le perdant a été le peuple algérien qui a payé la facture », a écrit le journal australien The Age. Les hasards du calendrier sont parfois cruels : ces nouvelles affaires ont éclaté au moment du retour triomphal de Chakib Khelil dans le pays, avec à la clé, une première sortie publique dans une zaouïa à Djelfa, mais aussi les faits repris par les journaux cités remontent à la période où ce dernier était le premier responsable du secteur de l'énergie.