El Ghazi cite l'exemple des secteurs des travaux généraux et de l'agriculture où plus de 700 000 postes sont inoccupés. Le taux de chômage qui a atteint 11% en septembre 2015 ne serait pas synonyme de manque de postes d'emploi, selon le ministre du Travail, Mohamed El Ghazi. Des secteurs cherchent «désespérément» de la main-d'œuvre sans jamais en trouver, a-t-il affirmé hier au forum de la radio Chaîne I. Il citera l'exemple des secteurs des travaux généraux et de l'agriculture où plus de 700 000 postes sont inoccupés. «Nous sommes souvent contraints de ramener des Chinois et des Turcs pour travailler dans les chantiers», regrette le ministre. Selon lui, l'Office national des statistiques (ONS) «ne prend pas en considération le taux de refus de travail». En effet, il dira que des jeunes sans formation préfèrent «vivre au crochet de leurs parents que d'accepter certaines professions». Il serait indispensable, enchaîne El Ghazi, que les jeunes apprennent à être «responsables» dès le jeune âge, car «l'assistanat n'est pas productif». Le ministre rappelle l'effort du gouvernement qui a mis tous les moyens nécessaires pour aider à l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Ceci, note-t-il, par l'«amélioration du climat du travail». Il rappellera, en outre, les facilités accordées aux jeunes demandeurs d'emploi dans l'acquisition d'un crédit bancaire et du foncier pour lancer un projet. El Ghazi appuiera ses dires en citant le travail que mènent l'Ansej et la Cnac qui ont réussi, informe-t-il, à créer plus d'un million de postes d'emploi. Par ailleurs, abordant le projet de code du travail, il dira que l'Etat «poursuit la mise en œuvre des programmes de développement économique et social». Ce projet qui a été transmis aux différentes parties concernées, introduit des innovations essentielles, notamment des mesures contre le harcèlement sexuel, le renforcement de la protection des enfants et des handicapés, la lutte contre le travail illégal. Une autre innovation, qui selon le ministre est primordiale, est l'institutionnalisation du dialogue social entre les patrons et les employés. «Pour une entreprise productive, les employeurs doivent savoir communiquer avec leurs travailleurs», estime El Ghazi. Ainsi, le texte prévoit également la révision du service minimum et l'encadrement de la médiation et la définition des notions d'union, de fédération et de confédération. Par ailleurs, en prévision de la prochaine tripartite, prévue en juin, la conjoncture économique sera de mise, informe le ministre du Travail. Il rassurera que la baisse drastique du prix du baril de pétrole ne «doit pas susciter des inquiétudes chez les travailleurs». Tout en précisant qu'il n'y aura pas d'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) fixé à 18 000 DA net, le ministre assurera que ce dernier sera maintenu en dépit de la crise. Il pointera, au passage, du doigt les entreprises privées qui tentent de bafouer le droit des travailleurs en ne respectant pas le SNMG. Permis de travail aux étrangers
Toujours pour la prochaine tripartite, El Ghazi rappellera que les questions devant être inscrites à l'ordre du jour ne seront fixées qu'après échange de points de vue entre les participants. S'agissant du recrutement de la main-d'œuvre étrangère, il annoncera que des permis seront accordés pour ces travailleurs. Par contre, l'autorisation de recruter des étrangers ne sera donnée, précise-t-il, que dans le cas où les postes vacants ne peuvent pas être occupés par des Algériens. Ces étrangers, une fois recrutés, insiste le ministre, jouiront des mêmes droits que les Algériens dans le cadre du travail.