Proclamée le 3 mai 1993 par l'Assemblée générale des Nations unies Journée mondiale de la liberté de la presse, cette date nous interpelle chaque année pour rendre hommage à tous ceux et celles qui ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions, honorer ceux et celles qui se sont sacrifiés par leur lutte quotidienne pour la liberté d'expression et de la presse et enfin évaluer l'avancée de la démocratie dont la liberté de la presse est l'un des fondements de base. Malgré la cacophonie entre les fonctionnaires de l'administration publique et les journalistes professionnels recrutés par certains médias comme correspondants de presse, il n'empêche que la liberté de la presse en Algérie n'est plus une utopie, mais une réalité palpable, un acquis irréversible. Nos publications ne sont ni censurées ni suspendues pour leur publication, mais beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des journalistes et leur assurer des moyens et une formation continue pour qu'ils puissent exercer leur profession dans la quiétude, la sérénité et la sécurité. Car, malgré tout, il a été relevé plusieurs atteintes aux journalistes caractérisées par des harcèlements, des intimidations, voire des agressions physiques et morales. On ne peut ignorer ces dépassements injustifiés et injustifiables. Toujours est-il, l'éthique et le professionnalisme demeurent au cœur des débats. A Tlemcen, en cette journée solennelle, les autorités locales ont salué les efforts de la presse professionnelle et s'engagent «à renforcer la communication et la transparence», considérant «l'information de proximité comme un atout pour le développement local et le journaliste professionnel comme un partenaire incontournable». Cette confiance mutuelle est toutefois conditionnée par le respect de l'éthique et la déontologie professionnelle. «L'information de proximité exige du localier et du journaliste correspondant une très grande responsabilité dans le traitement de l'information», considère par ailleurs le Dr B. Rachida, professeur de lettres à l'université de Tlemcen, qui souligne qu'«une information crédible prend en charge les préoccupations des populations et aide les élus et responsables locaux à trouver des solutions, contrairement aux articles de complaisance qui reflètent une image erronée d'une situation donnée, mais servent malheureusement ses auteurs». Et de conclure que «certains médias doivent se pencher sérieusement sur cet aspect qui porte préjudice à l'éthique journalistique et à la crédibilité de l'organe de presse, considérant que les journalistes ont acquis une grande maturité qualitative et professionnelle, tout comme les responsables des rédactions».