«L'Algérie est notre partenaire majeur, elle a une expérience qui est très pertinente par rapport aux pays du Moyen-Orient et du Maghreb qui actuellement sont en train de travailler pour contrer le djihadisme», a indiqué M. Shannon, sous-secrétaire d'Etat américain en charge des Affaires politiques. Dans une déclaration à l'APS, le responsable américain a relevé que l'Algérie a «montré un grand courage et des objectifs dans sa lutte contre le djihadisme en sécurisant l'Etat et les citoyens. Nous estimons que nous avons beaucoup à apprendre» de cette expérience, a-t-il dit. «Notre coopération (sécuritaire) avec l'Algérie est en mouvement, elle est tout le temps en progression», a soutenu le diplomate américain. M. Shannon a estimé, par ailleurs, que cette coopération gagnerait à inclure un soutien à la diversification économique de l'Algérie à travers le développement des investissements américains et les échanges commerciaux entre les deux pays. Il a indiqué qu'il a eu «une discussion active» avec les autorités algériennes sur les moyens de promouvoir les investissements américains en Algérie, soulignant le potentiel économique de l'Algérie qui dispose d'importantes réserves de pétrole et de gaz et d'un secteur manufacturier pouvant constituer une plateforme attractive de production et d'exportation vers l'Europe. Evoquant la crise en Libye, en proie au terrorisme, il a estimé que l'Algérie a raison en ce qui concerne le règlement de ce conflit en privilégiant la voie du dialogue et de la diplomatie. Le responsable américain répondait à une question si l'Exécutif américain maintenait l'option d'une offensive militaire en Libye, notamment après les confessions d'Obama qui a jugé l'intervention de 2011 comme une débâcle, la qualifiant de pire erreur de sa présidence. Mais, il a considéré qu'une action militaire en Libye est nécessaire pour lutter contre le groupe terroriste Daech. Une action militaire «contre l'EI oui, mais pas entre les Libyens, en d'autres termes le soutien au gouvernement d'union libyen doit être apporté par un dialogue mené sous l'égide de l'ONU et assisté par les partenaires de la Libye, dont les Etats-Unis», a déclaré l'adjoint de Kerry. A une question de savoir quel serait le rôle des Etats-Unis dans une autre coalition militaire en Libye qui serait probablement conduite par l'Italie, M. Shannon s'est contenté de répondre qu'il consistera à apporter un soutien au gouvernement d'El-Sarraj. Dans le même contexte, M. Shannon a affirmé que les Etats-Unis étaient prêts à fournir l'aide nécessaire à la Libye dans sa lutte contre l'EI mais n'avaient pas l'intention de mettre en place une base militaire dans la région. Pour la Tunisie, M. Shannon a souligné que l'objectif des Etats-Unis est d'aider ce pays à lutter contre Daech et à faire réussir le processus démocratique enclenché en 2011. Washington avait déjà révélé début mai qu'elle avait octroyé près de 250 millions de dollars en assistance sécuritaire à la Tunisie depuis la chute de l'ancien régime en 2011 pour l'aider à faire face à l'essor des groupes terroristes.