La scène politique ne s'emballe pas tellement en ce début du mois de Ramadhan. Bien qu'il soit tôt de condamner les partis politiques à l'agonie, il n'en demeure pas moins que l'activité semble très timide et parfois inexistante, au moment où le débat sur la crise économique et les moyens d'y remédier occupe de plus en plus l'opinion. Si pour certains le mois de carême est l'occasion de laisser les cadres et militants respirer, pour d'autres, c'est un moment à consacrer à la pratique religieuse. Reste que sur le plan purement politique, l'on est toujours dans les généralités avec des formations, des échanges et des f'tour collectifs, sans programmes ficelés. Et la dynamique ne se débloquera qu'à partir de la semaine prochaine, à en croire les propos recueillis hier auprès de responsables et représentants de partis politiques du pouvoir et de l'opposition. Hocine Khaldoune, chargé de communication du FLN, déclare que le parti «n'a pas encore arrêté son programme d'activités pour le mois de Ramadhan». Et même lorsqu'il le fera, le calendrier ne sera pas trop chargé, mis à part peut-être le bureau politique qui tiendra une réunion comme de tradition. Car, a ajouté notre interlocuteur, «le FLN est un grand parti qui dispose de 120 mouhafadha, même dans les régions les plus reculées du pays, Reggane, Djanet, Tindouf et Adrar…». C'est pourquoi et «en raison de ces distances, il est préférable de libérer les militants pour la pratique religieuse». Toujours du côté du pouvoir, le parti d'Amar Ghoul, qui compte ficeler son programme «dès la semaine prochaine», l'activité n'est pas aussi intense. Pourtant, le TAJ, explique son chargé de communication, «partage le mois entre un côté humanitaire et un autre politique». «Nos députés, élus et militants s'investissent, comme chaque année, dans l'aide aux personnes démunies», nous a déclaré Nabil Yahiaoui. Cependant, a-t-il poursuivi, «des conférences thématiques sont au menu des bureaux régionaux, bien que la durée de la prière des Tarawih qui se terminent vers 23h ne favorise pas la mobilisation pour remplir les salles». Quant au président Amar Ghoul, «il aura des rencontres avec les militants autour de f'tour collectifs», a indiqué Yahiaoui qui précise que le parti «a d'ores et déjà dans sa ligne de mire la préparation des élections législatives en plus des orientations aux députés pour l'adoption des lois qui découlent de la révision constitutionnelle». L'initiative laissée aux instances locales Au sein de l'opposition, ce n'est pas non plus l'effervescence. Le RCD, qui a tenu le week-end dernier une réunion de son conseil national, n'a pas encore arrêté un planning d'actions et d'activités à organiser durant le mois de Ramadhan. De plus, «ce sont généralement les bureaux régionaux du parti qui s'en occupent au niveau des wilayas», explique Atmane Mazouz, chargé de communication du parti de Mohcine Belabbas. Pourtant, «la direction nationale peut organiser quelques conférences thématiques prochainement». Le FFS, pour sa part, et après avoir nommé un nouveau premier secrétaire national, s'applique à l'accompagner dans son plan d'action présenté en fin de semaine dernière devant le conseil national. A cet effet, «une opération de restructuration est attendue au sein des fédérations», nous apprend Youcef Aouchiche, le chargé de communication. Pour le mois de Ramadhan, ajoute-t-il, «les fédérations sont libres d'organiser des activités au même titre que les sections», alors qu'au niveau national, «des conférences thématiques seront programmées dans les prochains jours». Le secrétariat national, qui se réunira en milieu de la semaine prochaine, devra se fixer sur le programme, en attendant de «se consacrer aux chantiers prioritaires dont la célébration du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam, la conférence nationale des élus et l'université d'été». Le parti Jil Jadid a inscrit le mois de Ramadhan dans le registre de la formation. «Le parti entame le troisième cycle de formation des militants», nous a déclaré son président, Soufiane Djilali. Ce dernier explique qu'outre ce programme, «l'heure est à l'établissement du bilan des activités de nos instances», en plus de «quelques conférences où seront invitées des personnalités connues». Djilali, qui venait tout juste de claquer la porte de la CLTD, fera savoir, par ailleurs, qu'il sera le 25 juin à Paris pour animer une conférence aux côtés de Samia Oussedik et Ali Benouari, autour du thème «Nouvelles générations : Quel avenir en Algérie ?». A signaler enfin que des cadres dirigeants du RND, du PT et du MSP, contactés par nos soins, n'ont pas donné suite à nos appels.