Les médecins praticiens de la santé publique promettent une rentrée sociale mouvementée. Engagés dans un bras de fer avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), les blouses blanches disent n'avoir aucun choix, tant que les voies du dialogue restent fermées et la politique adoptée par la tutelle est celle de la répression, des sanctions et des menaces. C'est ce qu'a indiqué hier Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). «Nous n'avons désormais aucun choix et nous allons entamer la prochaine rentrée dans la protestation», a déclaré Merabet lors d'une conférence de presse organisée à Alger. Le président du SNPSP n'a pas été par trente-six chemins pour dénoncer «la fuite en avant» du ministre Abdelmalek Boudiaf car, a-t-il expliqué, «il n'y a aucune invitation au dialogue comme le sous-entendent les responsables de ce département, et ce, depuis l'entame du mouvement de grève cyclique le 18 avril». Bien au contraire, l'on excelle dans la provocation, à en croire les dires du conférencier qui, en plus, a remis aux représentants de la presse deux e-mails adressés en intranet par un responsable central du ministère en charge des relations avec les partenaires sociaux, où il instruit les DSP et directeurs d'hôpitaux d'appliquer les retenues sur salaires contre les grévistes. «Il est clairement réaffirmé par les services du ministère que les praticiens de santé publique (…) qui ont abandonné leurs postes de travail suite à l'appel à la grève lancé par Merabet (Dr Merabet, Ndlr) (…) doivent subir des amputations sur salaires», peut-on lire dans un mail datant du 22 mai, adressé aux DSP. Ce qui prouve, selon Merabet, «le degré d'incompétence» qui règne au sein de l'entourage du ministre. L'expéditeur de ce mail «n'a-t-il pas autre chose à faire pour régler les problèmes du secteur que de passer son temps à instruire, sanctionner et téléphoner aux subordonnés dans les wilayas ?», s'est interrogé le conférencier. Réuni le 4 juin, le bureau national du syndicat SNPSP a décidé «de laisser sa session ouverte pour prendre toute décision qui paraît urgente», tout en attendant une réunion fixée «pour le 17 septembre». Tout en dénonçant «la politique fasciste» du ministère de tutelle, le syndicat «réitère son attachement à sa plateforme de revendications et promet une rentrée sociale chaude et décisive», lit-on dans un communiqué sanctionnant les travaux de sa réunion. A rappeler que les praticiens de la santé réclament, entre autres, «le respect des engagements pris par le MSPRH, dans le cadre du PV de conciliation du 4 mai 2015, et l'audience du 24 février 2016», «l'assainissement de la situation financière induite par l'organisation du concours de passage aux grades de principal en chef avec date d'effet au 11 août 2015», «la révision du statut particulier» et «la lutte contre la violence en milieu hospitalier». Par ailleurs, le SNPSP a dénoncé ce qu'il qualifie «d'exclusion des syndicats autonomes de la part du gouvernement» de la dernière tripartite, tout en regrettant «la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge», considérée, dit-il, comme «un acquis social des travailleurs». Enfin, le syndicat a mis en garde contre «les dangers de la nouvelle loi sanitaire» qui vise, selon lui, «à casser ce qui reste du système de santé publique».