Plus aucun doute, l'Onec est au cœur du scandale de la fuite massive des sujets du bac, après l'arrestation de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées dans cet acte criminel. Employés au centre d'impression de Kouba, de l'Office national des examens et concours (Onec), les 4 mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. Selon le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger), Khaled El-Bey, qui annonçait jeudi, dans une déclaration à la presse, cette arrestation, «le parquet du tribunal de Sidi M'hamed a demandé l'ouverture d'une information judiciaire contre eux pour abus de fonction, violation de secrets et complicité». «Les investigations qui ont eu lieu au centre d'impression de l'Onec à Kouba ont montré que certains membres de la commission de lecture et de correction ont commis des infractions par rapport aux dispositions prévues pour sécuriser les sujets, dont l'interdiction d'avoir un appareil électronique durant leur présence dans le centre», a précisé le procureur en présence du responsable de la section de recherches de la Gendarmerie nationale, le commandant Mourad Zaghdoudi. L'enquête judiciaire dont participent plusieurs sections des services de sécurité «se poursuivra pour faire toute la lumière sur cette affaire», a encore affirmé El-Bey. Il souligne, à cet effet, que les investigations préliminaires pour identifier les auteurs ont été confiées à la section de recherches de la Gendarmerie nationale d'Alger, en coordination avec le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité, les spécialistes en cybercriminalité de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs, les experts de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui et l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux TIC. «Les expertises techniques menées sur les équipements saisis dont un ordinateur portable, un appareil photo, deux disques durs externes dont un d'une capacité de 500 Go ont montré que les mis en cause ont enfreint le règlement interne», a-t-il indiqué. Et d'ajouter que «des séquences vidéo enregistrées par les caméras de surveillance, à l'intérieur de l'atelier d'impression et à l'extérieur du centre, ont montré des mouvements suspects, ce qui a été confirmé par des témoins dans le cadre des investigations et expertises». Bien avant l'interpellation de ces quatre individus, plusieurs personnes ont été arrêtées, puis auditionnées par la justice dans le cadre de cette enquête, selon le commandement de la Gendarmerie nationale, cité par l'APS. Les investigations menées dans pas moins de 30 wilayas, dont Alger, ont permis de saisir les outils utilisés pour la fuite, notamment, des ordinateurs, des disques compacts (CD) et autres. Bien que l'enquête n'ait pas encore révélé tous ses secrets, il n'en demeure pas moins que la responsabilité de l'Onec n'est plus à démontrer. L'organisme en question a fait preuve d'une défaillance qui s'est avérée d'une extrême gravité, puisque la fraude au bac a touché 38% du nombre d'inscrits à l'épreuve du baccalauréat, c'est-à-dire plus de 310 000 candidats. Ajouté aux conséquences et charges de la refonte partielle des examens et qui concernent 7 matières dont 4 filières. Cette «session partielle» exceptionnelle est prévue, rappelons-le, du 19 au 23 juin courant.