La tenue de la 4e session du conseil d'association Algérie-Union européenne a été qualifiée hier par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, de «pas très positif». «Nous avons franchi une étape positive qui augure de bonnes années pour nos relations bilatérales et ce de manière responsable», a-t-il en effet déclaré à la radio internationale d'Alger à l'issue de la réunion qui s'est déroulée à Luxembourg en marge du conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne. Le chef de la diplomatie algérienne a évoqué «une nouvelle étape dans les relations bilatérales Algérie-UE» et «d'un esprit positif». Lors de cette réunion, les deux parties ont fait une évaluation des relations politiques, économiques et humaines. Ce qui a permis, selon le ministre, d'aboutir à certains mécanismes. «En 2001, lorsque nous avons signé l'accord d'association, l'Algérie a considéré que l'investissement est l'objectif majeur. En 2008, nous avons constaté que notre balance commerciale hors hydrocarbures est encore déséquilibrée en faveur de l'Europe. Nous avons donc exprimé notre préoccupation afin d'équilibrer les échanges. Nous avons aussi évoqué la coopération énergétique, notamment dans le domaine des énergies renouvelables», a indiqué le ministre des Affaires étrangères, tout en ajoutant que «les dossiers de la circulation des personnes et de la lutte contre le terrorisme ont été abordés avec les partenaires européens». Les Etats de l'UE ont manifesté, selon lui, une «grande écoute» et ont reconnu «les efforts de l'Algérie en matière des réformes politiques et économiques, ce qui encourage la coopération entre les deux parties». Cependant, M. Medelci a affirmé que cet état des lieux des rapports diplomatiques ne laisse pas «indifférente» l'Algérie, surtout dans le contexte actuel de la crise économique et financière. «La balance commerciale est déficitaire pour la partie algérienne. Les exportations hors hydrocarbures ont atteint 800 millions de dollars en 2008. C'est relativement faible. Cela nous a amenés à trouver les pistes de coopération afin de dépasser cette situation. La question de la circulation et de l'accès des personnes a été débattue et nous sommes parvenus à la décision de créer des groupes de travail autour de cette problématique. Il y a également une nécessité de développer les investissements et de lever certaines contraintes aux filières alimentaires. Un groupe de travail conjoint sera installé pour travailler sur les secteurs éligibles à l'exportation», a énuméré le chef de diplomatie au titre des décisions prises lors de ce sommet. S'agissant de la lutte contre l'immigration clandestine et de la circulation des personnes, des accords globaux seront préparés par les deux parties, a-t-il encore précisé. Quant aux programmes européens de soutien et de mise à niveau, il a été convenu selon le chef de la diplomatie algérienne une révision des procédures d'affectation des enveloppes financières, en optant pour un budget global annuel au lieu d'un financement par programme. Premier forum des opérateurs économiques européens cet automne à Alger Pour dynamiser les relations économiques, l'Algérie aura à accueillir l premier forum des investisseurs européens qui se tiendra en octobre ou en novembre 2009. «Cette rencontre devra être l'occasion pour présenter toutes les conditions d'investissement en Algérie, qui sont de loin les meilleures dans la région», a confié le ministre des AE, tout en soulignant qu'«à travers cette démarche, nous pourrions contribuer à réduire le déséquilibre commercial». Rendez-vous en 2010 A propos du rendez-vous de 2010, deux points devraient être abordés, à savoir les services et les produits agricoles et de la pêche. Pour les services, «si l'Algérie n'accède pas à l'OMC avant la tenue de ce sommet, il n'est pas possible de l'aborder. Il restera à faire le point sur les produits agricoles et de la pêche. Sur ce point, il faudrait constituer un groupe de travail», explique-t-il. Par ailleurs, la conclusion d'un mémorandum énergétique ne peut se faire sans «une visibilité globale sur la coopération énergétique». L'Algérie, actuellement classée 3e fournisseur de l'Union européenne en produits énergétiques, souhaite une coopération dans le domaine des énergies renouvelables et des prises de participation dans des projets de transport et de distribution du gaz sur le marché européen. «Ce mémorandum revêt un caractère stratégique pour les deux parties», rappelle-t-il. L'Union européenne veut travailler de groupe à groupe, c'est-à-dire avec l'Union maghrébine. Sur cette question, le chef de la diplomatie a soutenu que l'Algérie est partie prenante de l'édification d'un Maghreb prospère, preuve en est, selon lui, les projets gigantesques lancés, tels que l'autoroute Est-Ouest, financée sur fonds publics (11 milliards de dollars), et les gazoducs traversant les terres marocaines et tunisiennes.