Le désintéressement des peuples européens est un défi lancé aux dirigeants de ce continent. La sortie de l'Angleterre de l'Europe illustre la situation. Le manque de volonté politique de certains dirigeants européens qui n'ont pas su résoudre les problèmes de leurs citoyens, notamment le chômage, ont créé un désintérêt des peuples qui, d'autre part, ne se reconnaissent pas dans la politique étrangère adoptée par nombre de leurs politiciens. L'Europe est aujourd'hui menacée par l'écroulement. La sortie de l'Angleterre inspire déjà les Slovaques qui ont lancé une pétition réclamant un référendum sur une éventuelle sortie de ce continent. Une situation pas très claire pour l'Europe qui a demandé hier à l'Angleterre d'accélérer la procédure décidée par le peuple britannique de quitter l'Europe. Les ministres européens des Affaires étrangères estiment que l'Angleterre doit réaliser au plus vite sa décision sur la sortie de l'Europe pour rendre la situation plus claire. Londres doit mettre les choses au clair et sortir au plus vite de l'Europe, conformément à la décision prise lors du référendum du 23 juin, ont indiqué hier les ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg à Berlin. «La décision du peuple britannique marque un tournant dans l'histoire de l'Europe qui perd un Etat, mais aussi un fragment de l'histoire, de la tradition et de l'expérience. Nous attendons maintenant que le gouvernement de l'Angleterre mette les choses au clair et donne effet à cette décision le plus tôt possible», peut-on lire dans un communiqué adopté dans la capitale allemande. Vendredi, les présidents du Conseil européen, Donald Tusk, de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, du Parlement européen, Martin Schulz, et le Premier ministre Néerlandais, Mark Rutte, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, ont déjà appelé Londres à rendre effective la décision du peuple britannique «dès que possible», écrit la presse. Les Britanniques ont voté jeudi à 51,9% des voix en faveur d'une sortie de l'Europe, contre 48,1% de votants favorables au maintien, d'après la commission électorale britannique. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré que le choix du peuple serait respecté et a annoncé son intention de démissionner en octobre. L'Ecosse se prépare à un référendum d'indépendance Les autorités écossaises préparent une base législative pour tenir un référendum d'indépendance vis-à-vis de l'Angleterre. Le gouvernement écossais prépare des lois permettant d'organiser un nouveau vote sur l'indépendance de l'Ecosse vis-à-vis de Londres suite à la décision de l'Angleterre de quitter l'Europe, a indiqué le Premier ministre écossais, Mme Nicola Sturgeon. «Un deuxième référendum d'indépendance écossais est une option qui doit rester sur la table. Nous prendrons des mesures pour préparer les lois requises qui permettront d'envisager cette option», a indiqué Mme Sturgeon dans un communiqué, cité par la presse. 62% des Ecossais ont voté pour le maintien de leur pays au sein de l'Europe contre 38% pour la sortie. Le départ de l'Angleterre de l'Europe pourrait justifier la tenue d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, d'après le gouvernement écossais. 55% des Ecossais se sont prononcés en septembre 2014 en faveur du maintien du pays dans l'Angleterre.