Les banques ont été instruites hier par le ministre des Finances à accepter les dépôts de l'argent de l'informel. S'exprimant lors de l'installation du nouveau PDG de la Banque extérieure d'Algérie, M. Baba Ammi a appelé, en effet, l'ensemble des banques à encourager la bancarisation des fonds circulant hors circuit bancaire en acceptant notamment le versement d'argent liquide. «Il faut que les guichetiers (des banques) acceptent ces liquidités. Et s'ils doutent de l'origine de ces fonds, ils peuvent faire des déclarations de soupçons. Mais il n'appartient pas aux guichets de refuser ces dépôts», a-t-il insisté. «Il faut que les guichetiers changent de comportement car chaque fois qu'on dépose une grande somme dans une banque et qu'on paie les 7% dans le cadre de la mise en conformité fiscale volontaire, on est libéré vis-à-vis du fisc», a souligné le premier argentier du pays. Il a annoncé que son département ministériel était en discussions avec la Banque d'Algérie pour lancer le refinancement des banques à long terme, c'est-à-dire des échéances allant de 5 à 20 ans. Il ne s'agit pas du premier appel à mobiliser les fonds de l'informel de la part du département des finances, mais cette fois la précision du ministre de ne pas refuser les dépôts douteux illustre de la volonté des pouvoirs publics à récupérer cet argent qui échappe à tout contrôle et ne profite pas à l'économie du pays. Selon les estimations du ministère des Finances, plus de 4000 milliards de dinars sont en circulation dans le marché de l'informel. Ce qui est en défaveur de l'économie nationale, surtout en cette période caractérisée par le manque de liquidités et une très forte demande de la part de l'Etat et des entreprises en manque de financement.