Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les élèves de l'école primaire du village Taourirt-Aden, dans la daïra de Mekla et à une trentaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, n'ont pas encore eu la chance d'effectuer leur rentrée scolaire. La raison : l'absence d'un staff pédagogique et administratif. Ainsi, au moment où les autres enfants de la wilaya et même du pays entament leur deuxième semaine de la nouvelle année scolaire, les élèves de Taaurirt Aden et leurs parents ne savent plus quoi faire. Leur école est tout simplement fermée en raison de l'absence d'un directeur, celui qui occupait cette fonction étant parti à la retraite tout comme celui du staff pédagogique. Selon les parents d'élèves, une semaine après l'ouverture de la nouvelle année scolaire, aucun enseignant n'a été affecté à cette école pour remplacer les anciens dont certains ont fait valoir leur droit à la retraite, alors que d'autres ont changé d'école. «Une semaine après la rentrée des classes, l'école Taourirt-Aden est toujours fermée et nos enfants sont toujours à la maison car il n'y a ni enseignants pour assurer les cours, ni directeur pour gérer l'établissement. On se demande comment au niveau de l'APC et de la direction de l'éducation, on n'a pas pris en compte le cas de notre école qui est carrément oubliée. Sinon comment expliquer qu'à ce jour, aucun responsable n'ait pensé à l'avenir des 167 élèves de cette école qui n'ont pas encore effectué leur rentrée», s'insurge au bout du fil un parent d'élève qui a pris attache avec notre rédaction afin, dit-il, d'alerter les pouvoirs publics sur ce cas qu'il qualifie d'inédit. «Nos enfants ont le droit d'accéder à l'école à l'instar des autres enfants de la wilaya et du pays. Nous espérons que cette situation inédite d'une école sans enseignants soit réglée au plus vite et qu'on nous affecte des enseignants et un directeur afin de permettre à nos enfants de retrouver leurs classes», ajoute-t-il. Il faut dire que la nouvelle rentrée scolaire dans la wilaya a été marquée cette année par le problème récurrent du manque d'enseignants et de staffs administratifs, notamment au niveau des écoles primaires situées dans les régions reculées. Selon les estimations de la direction de l'éducation, le secteur de l'enseigement accuse un déficit de 1050 postes d'enseignants tous paliers confondus, alors que plus de 200 établissements dont une majorité d'écoles primaires sont toujours sans directeur.