Passée la rentrée politique, la course pour les prochaines élections législatives commence. A quelques mois seulement du rendez-vous, les partis du pouvoir et de l'opposition affichent leurs ambitions. Premières échéances à se tenir après la révision du code électoral instaurant de nouvelles règles, les législatives de 2017 se placent au centre des préoccupations de la classe politique, bien que la situation du pays, notamment sur le plan économique et social, aurait pu les brancher. Au sein de la majorité, mis à part le FLN d'Amar Saâdani qui n'arrive pas à panser ses blessures à cause des différends et guerre de positionnement, le RND d'Ahmed Ouyahia et le TAJ d'Amar Ghoul ne perdent pas de temps. Le directeur de cabinet de la présidence de la République s'est personnellement investi ces derniers jours, réunissant le bureau national puis les parlementaires du parti avant de participer à une formation dédiée à la communication sur internet. Voulant profiter de la situation de son «frère-ennemi», le RND est d'ores et déjà dans la précampagne au niveau de sa base. Idem pour le parti du sénateur du tiers présidentiel et ancien ministre du Tourisme, Amar Ghoul. Ce dernier a clairement déclaré, mercredi à l'ouverture d'une réunion de son bureau national, que sa formation va jouer un «rôle leader» dans la future carte politique. TAJ est, selon son président «prêt» à la bataille. Plus que ça, il estime «ne pas avoir besoin de contracter des alliances» pour réaliser de bons résultats. Comprendre que la bataille se déroule déjà dans le camp du pouvoir, entre ses composants, avant que celle-ci ne soit orientée contre l'opposition. Cette dernière, elle, ne connaît pas mieux. Les signes de fissures à l'approche du rendez-vous électoral ont été donnés par les partis de la mouvance islamiste. Minés par des conflits de leadership, le MSP, Ennahda et El-Islah en l'occurrence ne comptent pas reconduire leur alliance AAV, constituée lors des législatives de 2012. Les chefs de ces partis qui multiplient les sorties depuis des semaines, indépendamment d'ailleurs de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) dont ils sont membres, répètent à qui veut bien les entendre que leurs bases militantes sont prêtes pour la course. Qui pour jouer un rôle «central», qui pour être «un acteur essentiel» de la future carte politique du pays. Chacun veut faire cavalier seul. Un choix, faut-il le dire, qui n'arrange guère les affaires de l'opposition. Mais bien celles du pouvoir en place qui devrait donc tirer profil de la nouvelle loi électorale qui fixe des règles d'un minimum de sièges ou de signatures pour la validation des listes. Parallèlement aux partis islamistes, d'autres formations politiques comme le FFS qui a pris part aux dernières législatives ne compte pas faire l'impasse sur les prochaines. Désormais ‘'inscrit'' dans la politique participationniste, le parti cher au défunt Hocine Aït Ahmed continue de sillonner les wilayas, pour le renouvellement de ses sections fédérales. Mais on aura bien compris qu'il s'agit d'occasions organiques pour entrer dans la précampagne. C'est dire, enfin, que la bataille des législatives a bel et bien commencé, et tous les partis, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, s'emploient à peaufiner leur plan d'attaque.