Le feuilleton Benghebrit continue. Les scénaristes et metteurs en scène n'ont pas tardé à mettre au point leur nouvel épisode. Au point où jamais ministre de l'Education n'a fait l'objet d'autant d'acharnement que l'actuelle ministre. C'est même l'overdose… Cette fois, c'est le nouveau manuel de géographie qui est passé au peigne fin. Résultat : une erreur sur la carte du monde où Palestine a été substitué par Israël. Les «veilleurs de nuit» ne désarment pas, leur principal objectif étant d'aboutir à l'éviction du gouvernement de leur ennemie jurée. Le moindre détail est mis à profit pour tirer leur épingle du jeu. C'est la légende de la vieille qui capture un voleur (Aâdjouza hekmet sarek) ou de celui qui cherche des poux sur la tête d'un chauve. Certes, une telle erreur, d'ailleurs aussitôt «rattrapée» par le ministère, qui a retiré le manuel en question, ne passe pas inaperçue. Mais pas au point d'en faire une affaire d'Etat. Le ministère a même précisé que la mouture initiale ne porte pas la coquille incriminée, imputant la responsabilité à la maison d'édition, dont le directeur a fait son mea culpa et présenté ses excuses aux Algériens. Qu'est-ce qui se cache derrière cette cabale aux multiples rebondissements. On a d'abord commencé par fouiner dans la généalogie de sa famille – certains lui ayant même attribué des «origines juives». Ce qui n'a d'ailleurs pas manqué de susciter une vive polémique sur les plateaux de chaînes de télévision connues pour faire le jeu des détracteurs de la ministre. Le scandale des fuites au baccalauréat, la vidéo de l'enseignante de Batna, les rumeurs sur la suppression de l'épreuve des sciences islamiques au bac, la «révolte» des contractuels, sont autant d'évènements destinés à «gêner» la ministre. Dès lors, on ne rate aucune occasion pour la perturber. Tous les chemins mènent à Benghebrit, et tous les moyens sont bons pour l'abattre. D'ailleurs, le chef de file de cette mouvance hostile à la ministre de l'Education n'a pas tardé à réagir. Après avoir appelé à un «front contre Benghebrit», il exige la mise en place d'une «commission spéciale» pour examiner tous les manuels scolaires. A court de mots d'ordre pour les prochaines législatives, Makri et ses alliés islamo-conservateurs font de l'école le terreau favorable pour mettre en selle leur projet, contraire à toute réforme du système éducatif. Celui qui veut faire de l'élève un militant. Pourtant, la normalisation de certains pays, dont la Turquie, avec Israël doit générer plus de désapprobation par rapport à une simple erreur de frappe. Hypocrisie quand tu nous tiens...