La passion qu'éprouve Hanifa Hanchi Hanmmouche pour la poésie corrobore cette citation de José Marti : «Un brin de poésie suffit à parfumer tout un siècle». Effectivement, la poétesse semble comblée par ses belles odes. Pour elle, la poésie étant beauté, splendeur et plénitude, contribue au plaisir de tout un chacun. A l'évidence, la poésie est essentielle à tout individu. Sa nouvelle parution intitulée Mon amour parue à Alger Press témoigne de son nationalisme de bon aloi. Dans tout son recueil de poésies publié à compte d'auteur, elle évoque son pays, sa terre natale qui est le réceptacle de grands hommes. Lorsqu'on lit la poésie de Hanifa, on est saisi par tant d'émotions ineffables. Sa prose poétique est engagée et revendicatrice. Contestataire, Hanifa l'est. Sa douceur et son affabilité ne lui ôtent en rien ses graines de sédition qu'elle porte au tréfonds d'elle-même. L'injustice, la répression, l'inégalité, la sujétion la révoltent et elle s'insurge contre toutes les exactions et les entraves à la liberté. Protestataire de l'ordre établi, pas du tout anarchiste mais libertaire, elle conte son mal- être. C'est une écorchée vive dont la sensibilité exacerbée à fleur de peau transparaît au gré de ses poèmes. Son amour pour son pays que l'on quantifie dans chaque page de son recueil plaide pour un réel patriotisme. Fille de Kabylie belle et rebelle, à l'image de cette nature majestueuse, elle est comme un roc que rien n'altère si ce n'est la situation déliquescente de l'Algérie. Ces stances pathétiques témoignent de son attachement viscéral à cette terre que les colonisateurs de tous bords et les illuminés de la bannière verte n'ont pu mettre à genoux. Elle conte à travers ses magnifiques et intenses odes cette histoire millénaire, ces envahisseurs et la bête immonde. Tous ces périples et événements historiques ont été vécus et sentis ardemment par la poétesse qui raconte ce peuple malmené à travers les âges, et qui, une fois libre, tombe sous un autre joug de charognards. Hanifa tourmentée, meurtrie par tant de violence et de haine, pleure son pays bien- aimé, et sa terre avec qui elle a un lien indéfectible comme l'appellent les indiens d'Amérique la Pacha Mama, la terre nourricière, la terre des aïeux, la terre de sa culture, la terre de son identité, la terre qui a enfanté tant de valeureux héros et braves martyrs. Ses strophes émouvantes et ses mots vibrants émanent de ses tripes et son cœur rempli d'amour chante pour des lendemains meilleurs. Elle clame haut et fort la liberté d'un peuple et ses revendications culturelles et identitaires. Sa poésie est en osmose avec ses pensées nationalistes et son cœur bat au rythme des pulsations de son pays. Hanifa apprécie chaque coin de cette terre d'Algérie baignée de soleil et de lumière, d'Est en Ouest, du Nord au Sud. Sites et paysages Dans ce recueil de poésies, elle évoque tour à tour la kabylie, Alger, la Casbah, Bab el Oued et le Sahara. Aucune contrée n'est oubliée et la poétesse glorifie ces paysages et sites en dithyrambes. Dans ses strophes revendicatrices où suintent de la souffrance et de l'affliction, Hanifa Hanchi Hammouche se sent exclue de son pays qu'elle ne reconnaît plus. Comme disait un écrivain, «le pire pays, c'est d'être exilé dans son pays». A travers son récit poétique, elle évoque la colonisation, le terrorisme, la hogra, les harraga, le népotisme, la nostalgie d'Alger, l'état de dégradation du patrimoine, la perte d'identité et les droits de la femme. Elle a consigné tout ce qui la touche et lui fait mal. A la fin du recueil, une note optimiste contrecarre un peu ce sentiment mortifère de chagrin si présent dans ses beaux poèmes. Si on aime l'Algérie, on se retrouve dans ces textes.