Le secrétaire général du FLN revient à la charge. Il s'attaque violemment à l'ancien chef du défunt DRS, le général Toufik, l'accusant d'être à l'origine de toutes les initiatives le visant lui et le chef de l'Etat. Mais cette fois, en plaçant la barre des accusations très haut. Il est accusé d'être à l'origine des évènements de Ghardaïa, des mouvements de protestation à Ouargla et In Salah. Mais pas que ça ! «Il (le général Toufik) est à la tête des anciens officiers de la France», a lâché, hier, Saâdani à l'hôtel Riadh (Alger), à l'occasion d'une réunion avec les mouhafedhs, en présence de la majorité des ministres du parti. Saâdani dit vouloir rétablir certaines vérités et la force de la charge signée est à la mesure de son éclipse de plus de quatre mois de la scène politique nationale. Il commence par le groupe des 14 moudjahidine qui ont appelé le président Bouteflika à déloger le patron de l'ex-parti unique. «Celui qui veut parler au nom des catégories, les 19, puis les 14, est une seule personne. Ce n'est pas le Dieu mais c'est celui qui prétend être Dieu. Il est derrière toutes ces choses», a-t-il accusé. «Je dis au groupe des 14, parmi vous il y a des gens qui ont demandé de mettre le FLN au musée, mais ils n'ont pas pu. Ils l'ont fait à l'époque de Chadli, celles de Kafi et de Zeroual. Et maintenant, vous demandez à un moudjahid de le mettre au musée», a-t-il poursuivi, sous les applaudissements de l'assistance. Reprenant le souffle, le patron du FLN ajoutera : «Si vous êtes des avocats qui défendent leur ami, alors vous n'avez qu'à lui payer un avocat». Et ce n'est qu'à ce moment que Saâdani cite l'ancien patron du DRS nommément. «Derrière tout ce travail, Si Toufik. C'est lui qui a écrit la lettre et l'a envoyée au nom des moudjahidine», a-t-il dit. Poussant encore plus loin son réquisitoire, l'orateur soulignera que le général Toufik représente les anciens officiers de la France. «Les officiers de la France sont tombés. Ils sont tombés et certains les pleurent. Il y a les officiers de la France, il y a les militants de la France, il y a les moudjahidine de la France, il y a les intellectuels de la France. Il leur reste quoi ? La présidence de la République leur est fermée. L'armée a, à sa tête, un moudjahid qui les connaît. Le FLN est verrouillé», a-t-il lancé. Que reste-il alors au mentor ?, s'interroge Saâdani. «Rachid Nekkaz», répond-il. Pour lui, Rachid Nekkaz est ramené par les anciens officiers de la France pour perturber Bouteflika. «C'est Toufik qui l'a envoyé partout, à Ghardaïa, à Ouargla et à In Salah», a-t-il encore accusé. Puis, il relèvera qu'après ces «perturbations», Nekkaz est revenu à Paris pour manifester devant les maisons des gens. Cela avant de tomber à bras raccourci sur la France. «Si la France veut traiter avec l'Algérie, elle doit traiter avec elle à travers les institutions et non pas avec X ou Y», a-t-il lancé, en s'interrogeant pourquoi, en France, on convoque les harkis dans cette conjoncture et on organise une rencontre sur la Libye sans inviter l'Algérie. «Ce sont de nouvelles humiliations de la part d'un pays qui se dit un pays ami», soutient-il, avant d'appeler au rapatriement des crânes des résistants algériens qui se trouvent dans des musées. La charge n'est pas encore complètement vidée. Saâdani en arrive aux militants de la France au sein du FLN, à leur tête, un ancien secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem. Il invite les journalistes à aller à son village enquêter si sa famille était avec ou contre la France durant la guerre d'Algérie et sur le passé des gens qui le soutiennent dans les différentes wilayas. «Des anciens caïds», commente-t-on dans la salle. «Belkhadem est avec les officiers de la France», a-t-il tranché. «Nous remporterons les législatives» Evoquant les prochaines échéances électorales, le patron du FLN prévoit une victoire éclatante de son parti. «Nous sommes persuadés que le FLN l'emportera car on a une solide base et on est présent partout», a-t-il déclaré. Il a précisé que les candidats du parti seront issus de la base et que l'ère des désignations par décisions d'en haut est révolue. Il invite ceux qui comptent acheter des sièges à l'APN par l'argent de chercher ailleurs. «Celui qui a la chkara, qu'il la laisse chez lui», a-t-il lancé.