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Louisa Hanoune : "Le gouvernement organise la destruction de la République" Limitation de l'âge de la retraite, Code de l'investissement, affaire El-Khabar
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, alerte sur la politique de la "terre brûlée" menée depuis quelque temps par le gouvernement qu'elle accuse ouvertement d'organiser la destruction de la République. Elle en veut pour preuve la série de lois "scélérates" et de mesures et autres décisions "arbitraires" et "injustes". S'exprimant hier à l'ouverture des travaux de la réunion de la commission ouvrière nationale du parti, Mme Hanoune s'en prend particulièrement à la volonté du pouvoir à remettre en cause "le droit acquis" des travailleurs concernant le départ à la retraite sans limite d'âge, communément appelée retraite anticipée. Même si cette retraite anticipée était intervenue dans un contexte de conjoncture et imposée par le plan d'ajustement structurel (PAS) du FMI, dans les années 1990, Hanoune la considère, aujourd'hui, comme un droit acquis des travailleurs à préserver. Louisa Hanoune qualifie l'annonce faite par le gouvernement lors de la dernière tripartite d'"arbitraire et injuste" contre laquelle elle met en garde, non sans renouveler son soutien aux syndicats dont le refus est qualifié de "réaction légitime et fondée". Pour la chef du PT, l'équilibre financier, un des prétextes souvent mis en avant par le gouvernement, est loin d'être menacé et que les ressources de financement de la Caisse nationale des retraites existent. Mme Hanoune appréhende que la volonté de supprimer la retraite anticipée et le plafonnement de l'âge du départ à la retraite à 60 ans ne constitue le prélude à loi encore plus "scélérate", le futur code du travail, actuellement en cours de préparation. Ce qui peut, alerte-t-elle, mener droit vers une explosion sociale inévitable. En ce sens qu'elle appelle le gouvernement à arrêter sa politique "d'austérité criminelle". Par ailleurs, l'arsenal juridique, en cours de préparation ou déjà soumis à l'APN, fait peur à Louisa Hanoune. Le code de l'investissement ou encore la loi sur les retraités de l'armée, deux textes tout récemment débattus, donne déjà, regrette-t-elle, un avant-goût de ce que sera l'arsenal juridique "criminel qui se prépare tel un rouleau compresseur". Louisa Hanoune s'offusque par ailleurs de l'autre loi qu'on veut imposer au militaires à la retraite auxquels il est désormais exigé de "se taire" et ne jamais se mêler notamment des questions politiques. "C'est un déni de droit de citoyenneté", dénonce Hanoune qui se demande à quoi peu aspirer un citoyen lambda dans un pays ou les hauts gradés de l'armée n'ont pas le droit à la parole ? Par ailleurs, les attaques contre KBC et désormais El Watan qu'elle qualifie "d'aliénations dangereuses, jamais vécues même du temps du parti unique", sont autant de pratiques du pouvoir qui rappelle à Mme Hanoune le fameux Où va l'Algérie du défunt président assassiné, Mohamed Boudiaf. Pour elle, la boutade reprend vraiment son actualité. Farid Abdeladim