Après les enseignants qui ont observé deux grèves cycliques le mois dernier, c'est au tour des travailleurs des corps communs de l'éducation de menacer de recourir à la protestation dans les prochains jours pour réclamer l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, le bureau de wilaya du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN) a menacé de recourir à des journées de protestation durant le mois de novembre en cours, pour réitérer les doléances des travailleurs de ce corps. Cette décision de recourir à la grève a été décidée à l'issue d'une assemblée générale tenue le 22 octobre dernier à la salle des réunions des œuvres sociales, en présence de 180 travailleurs représentant 17 daïras de la wilaya, tout en se démarquant de la grève cyclique à laquelle ont appelé de nombreux syndicats affiliés à l'Intersyndicale, en raison de ce que les travailleurs des corps communs qualifient de «trahison» de la part de ce conglomérat qui n'a, selon eux, pas pris en considération leurs revendications. Parmi les principales revendications du SNCCOPEN, figure en premier lieu l'abrogation de l'article 19-22 du statut général de la Fonction publique. Un article qui ouvre la voie, explique-t-on, à la privatisation des prestations des corps communs, et met ainsi en péril la pérennité de ce métier dans l'éducation et l'ensemble de la Fonction publique. L'autre revendication est relative à la révision du statut particulier et du régime indemnitaire. «Notre corps est le maillon faible dans le secteur de l'éducation. Nous sommes marginalisés à tous les niveaux. Ce n'est tout de même pas normal qu'un travailleur touche encore, en 2016, un salaire de 17 000 DA», dénonce un représentant du syndicat. Selon lui, «la tutelle, y compris les responsables de l'éducation au niveau local, a toujours considéré les travailleurs de ce corps comme des moins que rien». Pourtant, ajoute-t-il, «sans les corps communs et les ouvriers professionnels, les établissements scolaires ne pourront jamais fonctionner dans de bonnes conditions. C'est pour cela que notre syndicat exige de la tutelle de revoir sa politique envers ce corps». Dans leur déclaration, les travailleurs affiliés au SNCCOPEN ont tenu aussi à interpeller le directeur de l'éducation pour «mettre un terme aux agissements de quelques directeurs et gestionnaires qui ne respectent pas les travailleurs, ainsi que le syndicat des corps communs, et ce, malgré l'insistance de la ministre de traiter tous les syndicats agréés sur le même pied d'égalité». Dans la même déclaration, le bureau du syndicat des corps communs de la wilaya a tenu également à informer le directeur de l'éducation sur les agissements de quelques directeurs qui ont favorisé certains syndicats en libérant les élèves lors des journées de grève des 17 et 18 octobre 2016. «Ces quelques directeurs ont informé les élèves deux jours avant la grève qu'il n'y aurait pas cours», accuse le SNCCOPEN qui se dit outré de voir les élèves pris en otages pour réussir les grèves. «C'est un danger pour les élèves, l'éducation et la société en général», ajoute le syndicat qui a appelé le premier responsable de l'éducation à intervenir et user de ses prérogatives pour «mettre un terme à ces agissements anti-pédagogiques et préserver l'avenir des élèves», selon les termes du communiqué.