Après un vent de doute, qui a soufflé sur l'accord d'Alger, le ministre saoudien de l'énergie, de l'Industrie et des Ressources minières, Khalid Al-Falih, s'est voulu rassurant, en effectuant, hier, une visite, à Alger. à l'issue d'une rencontre, qu'il a eu avec son homologue algérien, Noureddine Boutarfa, le ministre saoudien a, en effet, insisté sur la mise en application de l'accord d'Alger pour rééquilibrer le marché pétrolier. «Pour stabiliser les marchés, il est nécessaire de mettre en œuvre l'accord historique d'Alger. Je reste confiant et optimiste de voir la raison l'emporter. Nous arriverons, nous l'espérons, à un accord juste et équilibré, qui prenne en considération les événements exceptionnels survenus dans quelques pays membres de l'Opep, et auquel tous contribueront, y compris les pays non membres», a déclaré Al-Falih cité dans un communiqué, rendu public par le ministère algérien. Ces déclarations sont, en fait, un signal fort pour les marchés boursiers, lesquels avaient, d'ailleurs, réagi aux menaces des saoudiens, d'inonder le marché si leurs rivaux de toujours, les iraniens, ne freinent pas leur production. Pour sa part, Boutarfa a déclaré que, l'accord d'Alger était déjà en cours de mise en œuvre et que les préparatifs pour la réunion de l'Opep se déroulaient dans un esprit «constructif et coopératif». «Je suis optimiste ! Nous allons, je l'espère, parvenir à un accord collectif à Vienne, qui mettra en œuvre la décision d'Alger, et qui démontrera que l'Opep est encore une organisation opérante et active, en vue de stabiliser les marchés», a ajouté Boutarfa, cité dans le communiqué. Toujours au sujet de cet accord, le ministre saoudien «a rappelé combien l'accord d'Alger a transformé les marchés pétroliers et a amélioré les relations entre pays membres de l'Opep, en convergeant les opinions et en aboutissant à un accord dont la mise en œuvre est, aujourd'hui, une nécessité», note le communiqué. La semaine dernière, Boutarfa avait démenti les informations, faisant état de la remise en cause par des membres de l'Opep de l'accord, trouvé le 28 septembre à Alger, sur le gel de la production du pétrole, à une fourchette allant entre 32,5 et 33 millions barils/jour pour stabiliser les prix. «Il n'y a pas de retour sur l'accord d'Alger. Aujourd'hui, nous sommes en application de cet accord. Le comité technique, de haut niveau, installé suite à la réunion d'Alger, est en train d'y travailler, et l'accord d'Alger n'a pas été remis en cause», avait répliqué le ministre, en marge de la cérémonie de signature d'un contrat entre les groupes algériens Sonatrach et chinois Cpecc, portant réhabilitation de la raffinerie d'Alger. Revenant sur les missions et réalisations de ce comité technique de haut niveau, Boutarfa avait expliqué que ledit comité «a déjà réglé pas mal d'éléments techniques» et proposé, entre autres, que la durée de l'accord soit d'une année, à partir de janvier 2017, avec révision au bout de six mois. Pour voir plus clair, le ministre avait suggéré d'attendre la prochaine réunion de l'Opep, où les quotas de chaque pays seront arrêtés et réduits «en fonction de son volume de production actuel». Pour rappel, l'accord d'Alger, ensuite la rencontre Opep et non-Opep d'Istanbul, en Turquie le 13 octobre, avaient donné un véritable coup de fouet aux prix du Brent, qui ont grimpé jusqu'à près de 53 dollars/baril, un record pour 2016, avant de redescendre à des niveaux plus bas, suite à la tension entre Ryadh et Téhéran.