Les débats de l'APN autour du projet de loi de finances 2017 prennent fin aujourd'hui avec les interventions des chefs de groupes parlementaires. Et c'est au ministre des Finances de puiser dans les arguments pour répondre et tenter de convaincre les députés de l'opposition nombreux à avoir été très critiques envers la feuille de route du gouvernement. Hadji Baba Ammi aura du mal à trouver les mots pour son discours, bien que la majorité de la salle de l'hémicycle Zighout Youcef lui soit acquise. Le représentant du gouvernement se contentera-t-il de répéter l'exposé qu'il a fait lundi au début des travaux ? Certainement pas, puisque toutes les interventions des députés de l'opposition qui s'étaient suivies avaient balayé d'un revers de la main ses propos. Aujourd'hui, le ministre aura le dernier mot avant la séance du vote prévue le 22 novembre. Avant lui, soit durant la matinée, les chefs des groupes parlementaires interviendront durant 15 à 17 minutes chacun. Histoire d'exprimer globalement la position de leurs partis respectifs vis-à-vis du projet. Si dans le camp des partis de l'allégeance, les quelques critiques du RND contre le gouvernement de Abdelmalek Sellal ne sauraient dépasser leur caractère isolé, du fait qu'au vote final le parti d'Ouyahia se rangera aux côtés du FLN en faveur du texte, il n'en est pas de même pour les partis de l'opposition. Les groupes parlementaires du PT, du FFS, de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) et d'El-Adala rejettent en bloc les dispositions contenues dans le projet, notamment en ce qui concerne l'augmentation de certaines taxes sur les constructions et les logements individuels, les autorisations foncières, le carburant et les appareils électroménagers, outre les prix de l'électricité qui sont appelés à augmenter. Ces nouvelles mesures constituent «un lourd fardeau imposé par le gouvernement aux citoyens», estiment dans leur majorité les députés de l'opposition. L'Exécutif, acculé par le rétrécissement des revenus de la fiscalité pétrolière après la chute des prix du baril, aura préféré, ajoutent-ils «les solutions faciles en puisant dans les poches des Algériens». Mais les partis de la majorité parlementaire, eux, ont un autre avis. «Ou bien plus de taxes, ou bien aller vers l'endettement extérieur, le licenciement des travailleurs ou encore l'incapacité des pouvoirs publics à verser les salaires». En d'autres termes, choisir entre la peste et le choléra. En tout état de cause, la séance d'aujourd'hui aura un cachet expéditif, d'autant qu'on aura fini de donner la parole aux députés, nombreux à avoir pris la parole depuis lundi. Selon une source, il y aurait, en tout, 191 intervenants. La commission des finances de l'APN n'a proposé qu'une trentaine d'amendements sans grande importance puisqu'elle a approuvé toutes les autres dispositions décriées du PLF 2017. Dire que le projet ne trouvera pas de peine à être adopté. Reste à savoir si les députés de l'opposition créeront encore «le spectacle» aujourd'hui ou lors du vote prévu le 22 du mois en cours, comme ils l'avaient fait l'an dernier à l'occasion de l'adoption de la loi de finances 2016. Enfin, si au niveau de l'APN, les conséquences d'un passage en force du PLF 2017 ne dépasseront pas la porte de l'hémicycle, les retombées sur le front social risquent d'être incontrôlables.