Reda Doumaz est ce chanteur qui cherche et se recherche. Il s'intéresse au Chaâbi et le chante. Ce style, il en a fait sa vie. Sachant que Mahboub Bati est parmi les modernistes du Chaâbi, Reda Doumaz tient à continuer sur cette ligne en innovant. Pour rappel, Mahboub Bati a apporté des modifications qui ont fait évoluer l'art populaire authentique. A travers les chansons de : «El bareh» avec le regretté El-Hadj El-Hachemi Guerouabi - «Rah el ghali» avec Boudjemâa El Ankis - «Sali trach qalbi» avec Amar Ezzahi - «Nest'hal el kiya» avec Amar El Achab - «Jah rabi ya jirani» avec Abdelkader Chaou - ainsi qu'avec les chanteuses Seloua, Nadia Benyoucef et autres. Ses chansons des années 1960 continuent à être interprétées par des jeunes chanteurs. Mahboub Bati avait écrit et composé pour Amar Ezzahi. Ce grand chanteur qui, en 1963, débute sa carrière artistique avec cheikh Lahlou et Mohamed Brahimi dit cheikh Kebaili qui l'encouragent, lui remettent d'anciennes qacidate tout en lui prodiguant des conseils sur le rythme avec lequel ses textes étaient chantés. Autodidacte, il apprendra le Chaâbi sur le tas. Il aura la chance d'avoir, dans son orchestre, durant quinze ans, Kaddour Bachtobdji, un musicien de talent qui lui a transmis plusieurs qacidate. Son premier enregistrement date de 1968, «Ya djahel leshab» et «Ya el adraâ». La musique et les paroles étaient de Mahboub Bati. De sa voix chaude et envoûtante, Reda Doumez a créé son propre style. Pour lui, toutes les musiques et les influences peuvent subir une relecture chaâbie, notamment le jazz, pour insuffler un zeste de modernité et un goût de liberté sans s'éloigner pour autant de l'esprit. Amoureux de poésie symbolique, il n'aime pas imposer une idée toute faite au public, afin que celui-ci découvre sa propre lecture. Reda Doumaz utilise le chant comme forme d'expression. L'amour impossible, la jeunesse, les quartiers populaires, son pays, ces thèmes sont de tous les temps et constituent un patrimoine commun aux artistes. Reda Doumaz perçoit son impact directement au sein des familles et il est, donc, en contact permanent avec la société. Reda Doumaz exprime la quête de son travail artistique de la façon suivante : «Ma mission est de dire l'identité culturelle de mon pays avec le souffle d'aujourd'hui». Grâce au meilleur choix des paroles et du rythme musical, la musique chaâbie se perpétue à travers les temps.