Rien ne va plus, à l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Une anarchie indescriptible règne au niveau du campus, et ce, depuis le début de l'année universitaire. Pour la journée d'hier, c'est la paralysie totale de l'ensemble des départements et facultés par une grève générale enclenchée par l'union générale des étudiants libres (Ugel). L'organisation des étudiants a constitué, en fin de matinée, hier, un grand rassemblement à l'intérieur de l'université, où elle a demandé au recteur d'ouvrir les portes du dialogue. Pour lui forcer la main, l'Ugel a décidé de généraliser la protestation en fermant toutes les facultés. «Nous avons envoyé un préavis de grève à l'administration de l'université, mais aucun responsable n'a daigné répondre. Ainsi, plusieurs requêtes portant plusieurs revendications pédagogiques ont été adressées au recteur, sans aucune suite favorable, et ce, depuis des semaines», a déclaré un porte-parole de l'organisation estudiantine qui a souligné qu'avec le dialogue, «la moitié des problèmes qui ont été soulevés pourraient être réglés». M. Zireg, recteur de l'université, a tenu à souligner que tous les problèmes des étudiants doivent être pris en charge au niveau des facultés et que des instructions on été données aux chefs de département et doyens pour faire en sorte que le dialogue avec les étudiants soit privilégié. Ainsi, la goutte qui a fait déborder le vase, c'est le cas de cinq étudiants du département de génie mécanique qui risquent de refaire injustement une année d'étude. Un sit-in de protestation a eu lieu la semaine dernière devant le département de génie mécanique au niveau du pôle universitaire. Toutes les tentatives des étudiants pour rencontrer le recteur, Moussa Zireg, ont été vaines. De leur côté, les membres du comité autonome tentent de casser le mouvement de grève qui paralyse de force toute l'université. Ils ont organisé hier, à leur tour, un rassemblement devant le siège de rectorat de l'université. Manifestement, l'université de Bouira est en passe de se transformer en arène où s'affrontent différentes idéologies. Il y a quelques jours, une bagarre a éclaté entre des étudiants de l'Ugel et d'autres du comité autonome des étudiants libres et qui s'est terminée avec plusieurs blessés. Tout a commencé lorsqu'un groupe d'étudiants appartenant à l'organisation estudiantine Ugel avait tenté de perturber une assemblée générale tenue par le comité autonome des étudiants libres. Il faut souligner que depuis le début de la rentrée universitaire, plusieurs mouvements de protestation ont été enregistrés au niveau de plusieurs départements. En l'absence de dialogue entre l'administration et les étudiants, le climat ne sera que tendu.