La passion ! Une des prédispositions que l'être humain développe en harmonie avec son environnement. Certains, en panne de créativité, se sont lancés, on s'en souvient, dans l'arabisation du français et en donnant des couleurs aux taxis pour chaque wilaya avec toutes les répercussions économiques que l'on connaît. Comme des lézards des murailles en quête de fraîcheur, certains ont cette grande passion de ne vivre que dans les ‘'fissures'' des institutions avec cet art de soutenir tous les hommes qui peuvent leur garantir une vie de rentier. L'être humain ne peut donner que ce qu'il a. Dans les pays développés, les riches sont fiers de contribuer au budget de l'Etat par le biais des impôts et de la fiscalité, Chez nous, ce sont ceux-là qui ne cessent de demander de l'aide à l'Etat. Nous possédons l'art de contourner les lois. Toujours dans le domaine de l'invention, le mot ‘'hittistes'', puisqu'il s'agit d'eux, existait depuis belle lurette, même lorsqu'il n'y avait pas assez de murs. Une fois, lors de notre passage à Timgad, un guide nous avait fait découvrir une transcription sur pierre datée de l'époque romaine que ce guide nous a traduite et qui donnerait ceci : ‘'Manger, boire, dormir, nager, c'est ça la vie''. Ce constat nous fait dire qu'on ne doit pas confondre un chômeur et un ‘'hittiste''. Un chômeur se lève tôt le matin pour aller chercher du travail, quant au ‘'hittiste'', il est en sorte l'homme qui regarde les fenêtres, il sait tout ce qui se passe dans son quartier jusqu'aux tenues vestimentaires que portent ses voisines. Il peut vous parler de politique, de religion, de philosophie… et évidemment de sport. C'est l'homme qui connaît tout «sans rien connaître». Cette mentalité continue de se propager dans notre pays et si on ne se prémunit pas , le ‘'hittisme'' risque de devenir un métier à part entière. Le système scolaire algérien excelle dans l'art de former les ‘'hittistes''. Un ‘'hittiste'', c'est quelqu'un qui n'a pas de passion. Un vrai ‘'hittiste'' qui se respecte ne travaille pas.