Le renoncement au nouveau calendrier du baccalauréat et le retour à l'ancien ne signifient nullement l'abandon de la refonte de cet examen. C'est la réponse donnée hier par la ministre de l'éducation nationale, Nouria Benghebrit, qui s'adressait sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale à ceux qui considèrent que l'abandon de la réduction du calendrier du Bac à 3 jours est une remise en cause de la réforme. Mme Benghebrit a rappelé dans ce sens que cette reforme a fait l'objet d'un consensus à tous les niveaux, voire même au dernier Conseil du gouvernement. Et d'expliquer que ce qui a été entamé cette année est un «réaménagement» du calendrier des épreuves relatives à cet examen. Il est donc, selon elle, temps de «mettre en œuvre et d'une manière progressive les propositions et les hypothèses sur lesquelles nous nous sommes entendus (...) Nous sommes passés par l'ensemble des étapes, il nous reste celle de présenter la logique d'ensemble de la refonte de cet examen», a avancé la ministre. «Je crois que c'est légitime qu'un examen de cette envergure puisse avoir le quitus au plus haut niveau», soutient l'invité de la radio. Revenant sur les options maintenues concernant les modifications ayant fait l'objet de consensus, Mme Benghebrit évoque, outre la programmation progressive qui s'étalera jusqu'au 2021, l'option de la fiche de synthèse. La sécurisation du Bac et tout ce qui a trait à cet examen national figurent aussi dans son programme de réforme qu'elle compte mener jusqu'au bout. Et la sécurisation de l'Office national des examens et concours (Onec) semble plus importante, notamment après le scandale de la fuite des sujets du bac qui ont souillé l'image de cet organe. «La sécurisation du site de l'Onec fait partie du plan de sécurisation du Bac», dit-elle, avant de rappeler les mesures «draconiennes» prises en collaboration avec d'autres départements, à l'instar de celui de l'Intérieur et des collectivités locales. Une stratégie antiviolence pour bientôt Sur le pourquoi du retour à l'ancien calendrier de cet examen considéré, par certaines parties, comme un recul de sa part, l'oratrice dira que cette démarche a été entreprise pour apaiser l'angoisse des élèves. «L'immensité de l'angoisse valait, en fait, cet effort», assure Benghebrit qui défend d'avance l'option d'adaptation. Il s'agit d'une adaptation visant à appréhender «le stress et les angoisses» manifestés par les élèves vis-à-vis de cet examen. C'est cela, ajoute-t-elle, qui a motivé le retour à 5 jours au lieu de 3 pour cet examen dont les épreuves se dérouleront du 11 au 15 juin. Toutefois, elle rejette les accusations des syndicats considérant que le retard d'application de la réforme qu'elle n'a cessé de défendre n'est pas un recul de sa part. «Il ne s'agit pas d'un recul, mais plutôt d'un réaménagement, dans lequel nous avons répondu à des préoccupations exprimées par les élèves, non seulement à travers des réseaux sociaux, mais également à l'occasion de mes déplacements dans différents établissement», a-t-elle encore déclaré. «C'est excessif et injuste», réplique-t-elle aux syndicats, tout en arguant que ces derniers ont été partie prenante dans la formulation des différentes propositions. À la problématique de la sécurité des élèves et la violence en milieu scolaire qui se posent à nouveau ces derniers temps, la ministre a fait savoir que son département s'apprête à présenter sa nouvelle stratégie nationale contre tout acte de violence ou d'incivilité. Sur l'essentiel de cette stratégie, elle évoque la mise en application des clauses de la convention signée avec le département de l'Intérieur. La prévention contre ce phénomène sera aussi introduite dans les programmes d'éducation civique à travers ce qu'elle appelle «médiation».