La célébration de la journée mondiale des droits de l'homme n'est pas du goût des pouvoirs publics qui viennent en effet d'en interdire la cérémonie programmée pour le 10 décembre à la maison de la culture Taos Amrouche par la Ligue Algérienne pour la défense des Droits de l'Homme. Dans une lettre adressée à Hocine Boumedjane, responsable du centre de documentation des droits de l'homme de Béjaïa, dont Le Temps d'Algérie a obtenu une copie, le wali de Béjaia s'est opposé à l'organisation de cet événement. «J'ai le regret de vous faire part de mon avis défavorable quant à la tenue de cette manifestation», écrit laconiquement le wali en réponse à la demande du militant des droits de l'homme. La LADDH, qui s'est vu déjà interdire hier d'animer deux conférences sur le même thème à Tichy et à El-Kseur, a réagi très rapidement à travers un communiqué à cette interdiction qui vise, selon elle, à «étouffer le mouvement des droits humains en Algérie et à verrouiller tous les espaces autonomes de liberté», lit-on dans le document transmis à notre bureau. Elle dénonce également avec force ces interdictions arbitraires qui «touchent à la liberté d'expression et de réunion à la veille de la célébration de la journée mondiale des droits de l'Homme», écrit l'organisation des droits de l'homme. La LADDH rappelle par ailleurs au gouvernement son «obligation de respecter les droits des défenseurs des droits de l'Homme, les droits de réunion et de manifestation pourtant garantis par les conventions internationales des droits de l'Homme et du droit national», note-t-on dans le même document. Elle lance un appel, d'autre part, à la population à une large solidarité et à la mobilisation pour la sauvegarde de ses droits à l'expression, à la réunion et à la manifestation publique. L'organisation qui n'abandonne pas pour autant sa démarche commémorativeannonce le maintien de son programme qui sera abrité en grande partie dans les locaux du Centre de Documentation des Droits de l'Homme de la ville.