«Le FFS va bien et est toujours fidèle aux principes fondateurs tracés par le défunt Hocine Aït Ahmed». C'est Abdelmalek Bouchafa qui le dit. Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), tournant le dos à la crise que vit son parti avant et après la radiation de l'un des membres de l'Instance présidentielle, Rachid Halet en l'occurrence, a soigneusement évité de répondre aux interrogations de la presse, hier, à l'occasion de la tenue de la session ordinaire du conseil national. Dans une brève déclaration avant le début des travaux à huis clos, Bouchafa a tenté de rassurer : «Je veux rassurer tous nos militantes et militants, nos sympathisants et le peuple algérien de manière générale que le FFS va bien», a-t-il dit, avant d'ajouter : «Nous sommes toujours fidèles aux principes fondateurs et objectifs tracés par notre moudjahid Hocine Aït Ahmed et l'ensemble des militants de 1963». Des propos, on le sait, destinés à détruire les graves accusations de Rachid Halet, qui avait dénoncé «un putsch» au sein du FFS, pointant du doigt trois membres du présidium (Mohand-Amokrane Chérifi, Aziz Baloul et Ali laskri), le président du comité d'éthique Karim Baloul, la conseillère Salima Ghezali et le chef du groupe parlementaire, Chafaâ Bouaïche. Selon le vieux militant, radié le 6 décembre dernier par une décision de la commission de médiation et de règlement des conflits, ces «putschistes» «veulent contrôler les échéances électorales à venir, nationales et locales, pour récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l'occasion de la succession du chef de l'Etat en 2019». Abdelmalek Bouchafa qui, d'après une source fiable au sein du parti, «a fini par se ranger du côté du clan anti-Halet», semble avoir préféré jouer le jeu pour sauver sa tête, lui qui était sur un siège éjectable à la veille du conseil national, lequel se tient «en session ordinaire», rappelle encore le premier secrétaire du FFS, ajoutant que «le débat sera libre et démocratique». Le parti qui a maintenu le suspense quant à sa position en prévision des élections législatives du printemps 2017 devra annoncer sa participation, aujourd'hui, à l'issue des travaux du CN. Une suite logique de la participation de 2012 où le FFS avait avancé l'argument selon lequel il voulait «mettre du mouvement dans le statu quo». Objectif pourtant loin d'être atteint, puisque les parlementaires du parti, habitués au boycott sur toute la ligne, ne sont parvenus à faire passer aucune de leurs propositions. L'on se demande d'ores et déjà quel argument tentera de vendre, cette fois-ci, le FFS à l'opinion. En tout état de cause, la machine de «normalisation» semble avoir pris le dessus sur les instances de cette formation politique, autrefois symbole de l'opposition radicale au système en place. Et tout le monde veut désormais avoir sa place dans cette nouvelle orientation. Le fait est que les débats au sein du conseil national hier se soient déroulés «très normalement et dans le calme absolu», comme nous l'a indiqué un membre, prouve que le cas Halet relève déjà du passé. Dernière minute: Le FFS ira aux législatives Fin du suspense. Le Front des forces socialistes (FFS) participera officiellement aux élections législatives de 2017. La décision a été prise «à l'unanimité» des membres du Conseil national réuni hier en session ordinaire, nous a confirmé un membre du conseil national ayant requis l'anonymat. Un choix qui était en tout cas prévisible vu l'orientation générale du parti, particulièrement de sa direction nationale, depuis maintenant quelques années. L'annonce sera faite ce matin au cours d'une conférence de presse qu'animera le premier secrétaire national du parti.