Du nouveau dans le dossier relatif à l'effacement des dettes des agriculteurs. Ce qui est sûr, c'est que l'opération sera menée à terme mais avec un certain retard. C'est ce qu'a affirmé hier une source proche du dossier. La commission ad hoc installée au niveau du ministère des Finances s'attelle à présent à étudier les dossiers soumis par les deux banques accompagnatrices des fellahs, à savoir la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr). Seuls les agriculteurs et les éleveurs peuvent bénéficier de l'assainissement de leurs dettes. Les autres, à savoir les différents investisseurs dans la filière agricole, ne sont pas concernés par la mesure présidentielle d'effacement des dettes, même s'ils ont contracté des crédits pour acquérir des équipements agricoles. Des sources bancaires indiquent également que les personnes ayant acquis du matériel agricole dans le cadre du leasing pratiqué auparavant par la Salem, filiale de la CNMA dissoute en 2007, ne sont pas concernés par la mesure d'effacement des dettes. Et pourtant, ces équipements ont été acquis dans le cadre du Programme national du développement agricole et rural (PNDAR), font remarquer les concernés. On leur a simplement signifié que le fait que la Salem soit dissoute, il ne sera plus possible de les inclure dans les listes des bénéficiaires élaborées par la CNMA. Une autre procédure leur est réservée. Ces personnes sont saisies actuellement par le liquidateur de la Salem pour leur réclamer le remboursement des dettes contractées auprès de cette institution bancaire. Ce que refusent d'admettre les agriculteurs concernés, considérant qu'ils ont le droit d'être inclus dans les listes des bénéficiaires de l'annulation de la dette. Comme l'avait expliqué le ministère de l'Agriculture, les agriculteurs et les éleveurs ayant contracté des dettes auprès des autres institutions financières sont exclus de l'effacement des dettes. Cela étant, après une attente de plusieurs mois, les agriculteurs, qui croyaient s'être débarrassés du poids de la dette à la faveur de la décision du chef de l'Etat, se voient cependant obligés d'attendre encore les délibérations de la commission ad hoc du ministère des Finances qui doit statuer sur leur cas. L'Union nationale des paysans algériens (UNPA), qui a tenté d'avoir des explications auprès du ministère de l'Agriculture, a eu comme seule réponse : «Le dossier est entre les mains du ministère des Finances. La dette a été rachetée par le Trésor.» C'est juste une question de temps, tient-on à les rassurer. En attendant le règlement définitif de la question, les fellahs souhaitent pouvoir entamer la prochaine année agricole dans la totale sérénité. Très inquiets, ils craignent de ne pouvoir bénéficier du crédit de saison à taux bonifié, Rfig, à cause de leur situation qui tarde à être assainie auprès de la BADR et des crédits mutualistes que devra lancer la CNMA au cours du deuxième semestre 2009.