30 000 travailleurs du groupe Sonelgaz entendent investir le terrain de la protestation dans les prochains jours pour dénoncer les conditions socioprofessionnelles. En effet, une grève nationale sera décrétée à travers les 36 agences que comprend le groupe, selon le Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz (Snateg). Une décision qui a été prise, précise ce dernier dans un communiqué, à l'issue congrès national extraordinaire, tenu samedi dernier. «Le Congrès national a approuvé à l'unanimité et en conformité avec les lois de la République, la décision de lancer une grève nationale dans toutes les branches des filiales du groupe Sonelgaz», est-il indiqué dans le document dans lequel est évoqué le mobile et l'objectif de la future action. Les travailleurs qui s'élèvent contre la détérioration de leurs conditions socioprofessionnelles demandent l'augmentation de 50 % de leur salaire, la permanisation des contractuels, le libre droit de l'exercice des libertés syndicales et le maintien de l'ancien régime des retraites. Pour le Snateg, le choix du 10 décembre, qui symbolise la Journée internationale des droits de l'Homme, pour la tenue de son congrès n'est pas fortuit. Cette journée qui est célébrée, a-t-il souligné, «dans un contexte marqué par les restrictions des libertés d'expression et d'opinion au plan politique». Une situation, ajoute-t-on, accentuée par la mise en place de la politique d'austérité «inique» ciblant aussi bien les travailleurs que les citoyens. Les congressistes ont saisi l'occasion pour dénoncer les mesures décidées par les pouvoirs publics dont le nouveau code du travail, la révision de l'ancien régime des retraites, la loi de finances 2017, l'effondrement du pouvoir d'achat et la précarisation de l'emploi. Le congrès a été sanctionné par l'élaboration d'une nouvelle plate-forme de revendications comprenant 36 points. «L'ancienne plate-forme contient seulement 10 revendications, mais celles-ci ont été élargies lors de ce congrès pour atteindre 36 points», a fait savoir, Raouf Mellal, président du Snateg. Une plate-forme qui sera transmise, a-t-il ajouté, à la direction générale de l'entreprise et les instances concernées. Joint par téléphone, M. Mellal affirme que sur les 86 000 employés que compte le groupe 30 000 prendront part à la future action dont la date sera fixée par le Conseil national qui se réunira dans trois semaines. Il est question aussi lors du même congrès de condamner «fermement» l'atteinte aux libertés syndicales dont font l'objet aussi bien les travailleurs que les syndicalistes. Par ailleurs, il a été décidé d'activer l'article 49 du statut portant protection des délégués syndicaux, pour se démarquer des méthodes de harcèlement exercées par l'administration du groupe sur le syndicat autonome «perpétuellement ciblé» d'après eux. «Les travailleurs et les travailleuses non seulement sont exposés à des accidents mortels chaque jour au cours de l'exercice, mais aussi soumis au travail forcé, au harcèlement sexuel et moral sans considération de l'employeur», a dénoncé le président du syndicat.