L'Algérie qui a piloté l'initiative continue de jouer un rôle de premier ordre Noureddine Boutarfa s'est entretenu avec ses homologues d'Arabie saoudite, du Koweït, d'Irak et le secrétaire général de l'Opep. Les prix du pétrole ont quelque peu marqué le pas ces derniers jours. Leur redressement ne se fera pas sur un coup de baguette magique. L'Opep en est consciente et veille désormais au grain pour qu'elle ne renoue pas avec son péché mignon: la dégringolade. Un sommet restreint s'est tenu jeudi à Abu Dhabi. Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, s'est entretenu avec ses homologues d'Arabie saoudite, du Koweït, d'Irak et le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Que s'est -il dit? Il a été question de «l'évolution des marchés pétroliers et de la démarche d'implantation du mécanisme de suivi en vue de la réunion du Haut-Comité de monitoring prévue le 22 janvier à Vienne», a indiqué le ministère algérien de l'Energie qui a précisé que cette rencontre s'est tenue, dans la capitale émiratie, en marge de l'Atlantic Council Global Energy Forum. L'accord d'Alger autour duquel s'est faite l'union sacrée et qui a débouché le 10 décembre à Vienne sur la décision de l'Opep et de ses «11 alliés» sur une décision de baisse de leur production de près de 1,8 million de barils par jour est entré en vigueur depuis le début de l'année. A-t-il été respecté? Les échos qui ont émané de cette réunion soulignent que les quatre membres de l'organisation qui y ont pris part, se sont dits «satisfaits des premiers éléments de réduction de l'offre, suite au dernier accord Opep, non-Opep». L'Organisation des pays exportateurs de pétrole doit diminuer son offre de 1,2 million de barils par jours. Elle sera supportée essentiellement par l'Arabie saoudite à raison d'une baisse de 486.000 b/j, de l'Irak qui doit réduire la sienne de 210.000b/j, des Emirats arabes unis et du Koweït qui doivent respectivement retrancher 139.000 et 130.000 barils par jour. L'Algérie qui a piloté l'initiative continue de jouer un rôle de premier ordre dans le processus de rééquilibrage du marché qui doit donner un coup de fouet aux cours de l'or noir. «L'Algérie poursuit ses efforts pour maintenir la dynamique impulsée en septembre à Alger et arriver, à terme, à la stabilisation des marchés pétroliers autour de prix justes qui conviennent à la fois aux pays producteurs et aux pays consommateurs», a-t-on souligné de même source. La cible étant de parvenir à un niveau du baril qui se situerait dans une fourchette entre 70 et 80 dollars. Ce qui permettrait à l'Algérie de s'éloigner du spectre de l'austérité. On est loin du compte pour l'instant. Hier vers 12h15 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars se négociait autour des 55,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de février affichait 52,46 dollars et enregistrait un recul de 55 cents, le marché étant apparemment resté sourd aux annonces de la diminution de l'offre. «Les prix étaient partis en hausse vendredi matin alors que l'Arabie saoudite et la Russie ont à nouveau affirmé limiter leurs extractions dans un effort de réduction de la surproduction mondiale, mais les acteurs du marché auraient besoin de preuves concrètes que la production mondiale recule pour que la hausse se maintienne», a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez Fxtm. La parade existe à ces sautes d'humeur de l'or noir. «Le gaz naturel pouvait se prévaloir d'une place de choix dans le mix énergétique mondial», a déclaré le ministre algérien de l'Energie le 12 janvier à Abu Dhabi. «Les réserves prouvées récupérables en gaz avaient augmenté de près de 20% en une décennie.», a indiqué Noureddine Bouterfa lors d'une session consacrée à «la globalisation des marchés du gaz et ses conséquences géopolitiques» à l'occasion de la tenue du premier Sommet mondial de l'énergie. «La consommation mondiale de gaz avait représenté 21% de la consommation globale d'énergie, tirée par la demande aux Etats-Unis, mais aussi en Chine et au Moyen-Orient...», a-t-il précisé. Cette globalisation devrait aussi «offrir plus d'opportunités qu'elle ne suscite d'inquiétudes tant pour les pays producteurs, que pour l'industrie et les pays consommateurs», a ajouté l'ex-patron de Sonelgaz. La question d'un prix juste était «primordiale en vue d'assurer la durabilité de cette industrie», a ajouté le successeur de Salah Khebri. «L'objectif de l'Algérie est de rester un acteur important du marché international de l'énergie, contribuant ainsi à la sécurité d'approvisionnement de ses clients», a assuré Noureddine Boutarfa.