Depuis la chute de juin 2014, les spéculations autour des prix du pétrole se poursuivent, à tel point que des écarts entre pronostics sont parfois de plusieurs dizaines de dollars. Dernière prévision en date, celle de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) qui, dans un rapport mensuel, s'attend à baril à 93 dollars d'ici la fin de l'année. Une appréciation qui ne déplaira certainement pas aux pays producteurs, Algérie comprise, dont les économies en ont sérieusement pâti. D'après ce rapport, les prix du pétrole devraient connaître une légère progression en 2017 et 2018. Une situation qui sera réconfortée par les incertitudes qui pèsent sur le marché, lesquelles pourraient pousser, à leur tour, les cours jusqu'à 93 dollars le baril d'ici à la fin de l'année. En revanche, dans le même rapport de janvier sur les prévisions à court terme du marché pétrolier mondial, l'Agence US table sur un prix moyen du baril de Brent à 53 dollars en 2017, évoluant autour de son niveau enregistré durant les trois dernières semaines du mois de décembre 2016. Quant au prix du baril du West Texas Intermediate (WTI), il devrait s'établir à 52 dollars en 2017. Prévoyant la continuité, l'Agence anticipe le maintien de cette tendance haussière en 2018 et prévoit un prix de 56 dollars pour le Brent et 55 dollars pour le WTI. Mais comme il s'agit de pronostics, le rapport indique que les prix sont toutefois soumis à de fortes incertitudes, en expliquant que les cours de brut dépendront largement des contrats négociés. Se voulant plus explicite, l'Agence américaine cite l'exemple des contrats de livraison du WTI négociés au cours de la période se terminant le 5 janvier 2017 qui suggèrent que le marché s'attend à un fort rebond des prix à 93 dollars le baril en décembre 2017. «La forte demande et le récent accord entre les membres de l'Opep et certains grands producteurs hors Opep exercent une pression à la hausse sur les prix de pétrole brut», explique l'EIA qui n'écarte pas un risque baissier des cours du fait de la hausse de la production mondiale. «Malgré l'accord récent de l'Opep, l'EIA prévoit que les stocks mondiaux de pétrole et d'autres dérivés continueront à augmenter en 2017 et 2018», relève le rapport. A ce propos, l'Agence américaine explique que le scénario d'une hausse modérée des cours de brut en 2017 sera en partie le résultat de l'augmentation de la production américaine du pétrole dit compact (Tight Oil). Mais elle tient à préciser que si le raffermissement des prix encourage la hausse de certaines productions pétrolières, la progression des extractions, alors que les marchés mondiaux sont en train de construire leurs stocks, va modérer à nouveau la hausse des cours et, partant, stopper des augmentations supplémentaires de production. A travers ce constat, on comprend aisément la menace qui pèse sur les producteurs du pétrole de schiste américain qui profitent des prix élevés pour inonder le marché pétrolier. Il ne faudrait évidemment pas perdre de vue que la production de schiste américain a été à l'origine des excédents des stocks sur les marchés en 2014, quand l'offre a dépassé la demande d'un million de barils/jour, selon un rapport de la Banque mondiale. L'EIA prévoit que la production pétrolière des Etats-Unis, estimée à 8,9 millions de barils/jour en 2016, augmentera à 9 mbj en 2017 et à 9,3 mbj en 2018. L'Agence relève ses prévisions de production pour 2017 de 0,2 million bj en tenant compte notamment de la hausse des prix de brut qui devrait entraîner la relance des investissements de plusieurs compagnies pétrolières américaines.