Les nouveaux quotas d'importation de véhicules seront connus d'ici lundi et la décision relèvera du Premier ministre. En effet, une réunion interministérielle (commerce, finances, industrie et agriculture) se tiendra le 13 février et devra établir «une liste des quotas de produits soumis au régime des licences d'importation». C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre du commerce par intérim Abdelmadjid Tebboune. Les concessionnaires automobiles devraient donc s'attendre, à la lumière des dernières données, à une éventuelle baisse des quotas d'importation comme l'a signifié récemment Abdelmalek Sellal lors de l'inauguration de la foire de la production nationale, en décembre 2016. L'ouverture des usines de montage de différentes marques d'automobiles et la baisse significative des réserves de change du pays vont certainement influer sur les niveaux des quotas qui seront attribués. S'agissant de la révision du quota d'importation de véhicules, M. Tebboune a d'ailleurs évité de s'exprimer. Il a confié à la presse qu'il ne pouvait pas donner plus de détails à ce sujet. «Le quota sera arrêté par le Premier ministre» a-t-on soutenu. Toutefois, il a précisé qu'à «l'intérieur du quota, il y aura des licences proportionnelles aux capacités d'importation des uns et des autres et à la qualité de l'importation». En 2016, le contingent quantitatif d'importation de véhicules a été fixé à 98 374 unités. Pour ce qui est du gel récent des domiciliations d'importation de véhicules par les entreprises pour leur propre compte, M. Tebboune a indiqué que ce type d'importation sera désormais «comptabilisé dans le quota d'importation des véhicules». Jusqu'à présent, ce sont les véhicules, le ciment et le rond à béton qui sont soumis, depuis janvier 2016, au régime des licences d'importation, auxquels se sont ajoutés récemment les agrumes dont les domiciliations bancaires pour importation ont été gelées. Chasse aux spéculateurs Dans le cadre de la lutte conte la fraude et la spéculation, les services de contrôle du ministère du Commerce ont révélé que le chiffre d'affaires dissimulé de transactions commerciales sans factures a atteint 59,29 milliards dinars (mds DA) en 2016 contre 64,48 mds DA en 2015, en baisse de 8%. Tebboune s'est, de son côté, engagé à renforcer le contrôle des minoteries et des grossistes accusés par l'Association de protection des consommateurs et par l'UGCAA, de spéculation sur les prix de produits subventionnés, dont la semoule. M. Tebboune a dénoncé certaines pratiques d'opérateurs économiques qui ont affiché des prix «différents de ceux fixés par la réglementation pour les produits subventionnés». Il a considéré qu'il s'agissait de «pratiques de prix illicites». Pour faire face à ce phénomène, il s'est engagé à surveiller de manière accrue la traçabilité de blé dur et compte effectuer des contrôles de manière continue et inopinée au niveau de tous les dépôts, entrepôts et chambres froides pour vérifier et lutter contre toute détention de produits à des fins spéculatives. Contacté, Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection des consommateurs, s'est dit soulagé et a salué M. Tebboune pour cet engagement. «Nous commençons à avoir des requêtes de grossistes contre certaines minoteries». Selon lui, il ne suffit pas de les contrôler, puisqu'«elles ne laissent aucune trace prouvant leurs pratiques frauduleuses». Appelant le ministère à ouvrir une enquête en se basant sur «la requête de 21 grossistes de Sétif qui dénoncent la vente de semoule par des minoteries à des tarifs plus élevés que ceux adoptés par l'Etat», M. Zebdi a tenu à alerter le ministère du Commerce sur une éventuelle pénurie de semoule de 25 kg, vu la rareté observée de certaines marques de ce produit sur le marché. Le registre du commerce électronique pour bientôt Pour faire face aux pratiques frauduleuses de certains commerçants, Abdelmadjid Tebboune, ministre du Commerce par intérim, annonce la mise en place du registre de commerce électronique, dans les prochains jours. «On parle de faux registres du commerce, de registres scannés ou loués. Nous allons faire face à ces pratiques frauduleuses », a-t-il relevé lors d'une rencontre avec les cadres du ministère du Commerce, en annonçant la mise en place du registre du commerce électronique durant le premier trimestre de l'année en cours. Ce dispositif, selon lui, va permettre aux contrôleurs une meilleure maîtrise des opérations de contrôle. A fin 2016, le nombre d'opérateurs inscrits au registre du commerce s'élevait à 1 890 257 opérateurs dont 1 717 382 personnes physiques (90,9%) et 172 875 personnes morales (9,1%), selon un bilan présenté lors de cette rencontre.