Le président du parti Tajamoue Amel Jazair (Taj), Amar Ghoul, a qualifié d'audacieuses les déclarations du candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron, considérant les crimes commis durant l'occupation française de «crimes contre l'humanité et de vraie barbarie» à l'encontre du peuple algérien. «C'est la première fois qu'un homme politique français qui plus est candidat aux élections présidentielles, ose s'exprimer avec autant de courage et d'audace sur cette triste période de l'histoire de l'Algérie, et reconnaître publiquement qu'il s'agissait d'un crime contre l'humanité et d'actes de barbarie», a indiqué Ghoul, en marge de l'installation du conseil sportif du parti Taj de la wilaya de Médéa. Il a estimé que ces déclarations sont un «geste très fort» de la part d'un candidat aux présidentielles françaises et un «pas important» susceptible de conduire vers une «reconnaissance officielle» des crimes commis durant l'occupation, tout en espérant que ces déclaration soient suivies d'actes concrets et le prélude à l'ouverture d'autres dossiers aussi épineux, notamment celui relatif aux essais nucléaires dans le Sahara algérien. Macron, qui s'est exprimé sur une chaîne privée algérienne, a été clair dans ses déclarations qui n'ont pourtant pas plu outre-mer où le candidat a subi des attaques de ses adversaires, notamment Marine Le Pen, la candidate du Front national. Un de ses meetings a même été perturbé hier. D'autres personnalités françaises comme l'historien Benjamin Stora ont applaudi son courage et ont estimé qu'il était temps de tourner une page sombre de l'Histoire. Par ailleurs, sur le message adressé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la célébration du 28e anniversaire de l'Union du Maghreb arabe (UMA) où le chef de l'Etat a appelé à «davantage d'efforts en vue de réaliser les objectifs du traité de Marrakech», M. Ghoul a affirmé que la réactivation de l'UMA est d'un «intérêt hautement stratégique» pour les peuples de la région. Pour le chef de file de Taj, l'UMA représente un «espace de concertation et de dialogue» à même de garantir l'émergence d'un pôle régional fort et soudé, capable de faire entendre la voix du Maghreb arabe au sein des différents ensembles régionaux et continentaux, comme l'avait souligné le chef de l'Etat dans son message.