C'est aujourd'hui que démarre, en Turquie, le référendum sur le renforcement des prérogatives du président. D'après les sondages, le référendum sera serré puisque rien n'est gagné pour les partisans et les opposants au pouvoir présidentiel proposé par Erdogan. Les électeurs turcs sont appelés à se prononcer, aujourd'hui, sur une réforme constitutionnelle qui renforce les pouvoirs de Recep Tayyip Erdogan. L'opposition a exprimé le refus à la réforme, expliquant que le renforcement des pouvoirs du président Erdogan, déjà accusé d'autoritarisme, peut défavoriser la démocratie en Turquie. Erdogan lui-même a tenu des meetings en faveur de la réforme constitutionnelle. Le poste de Premier ministre serait supprimé. Erdogan était, hier, à Istanbul pour tenter de convaincre les électeurs d'apporter la réforme constitutionnelle. 55 millions d'électeurs sont inscrits sur les listes électorales, et 167 000 urnes ont été déployées à l'échelle du pays. Le scrutin pour les Turcs de l'étranger est déjà terminé et 1,3 million de bulletins de vote ont été acheminés à Ankara, où ils seront dépouillés aujourd'hui. Les médias ont été favorables à la réforme telle que proposée par Erdogan. Nombreux sont les titres de presse opposés à Erdogan qui ont été interdits de parution depuis le coup d'Etat raté. Le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste), principal parti d'opposition milite en faveur du non. Les experts s'intéressent, également, au déroulement du scrutin au sud-est du pays à majorité kurde. Plusieurs dizaines de milliers d'électeurs ont quitté la région à la suite des combats opposant le PKK et l'Etat turc depuis la fin du cessez-le-feu en 2015, et sont pour la plupart toujours inscrits sur les listes électorales. Erdogan a prétexté le coup d'Etat raté pour appeler à la réforme de la Constitution qui renforce les prérogatives du président. Des opposants accusent Erdogan de chercher à gouverner seul la Turquie, et craignent l'instauration de la dictature en Turquie. Le 15 juillet 2016, un coup d'Etat raté a eu lieu en Turquie. Erdogan accuse le religieux Fethullah Gülen d'être l'instigateur du putsch. Exilé en Amérique, le religieux dément être impliqué. La Turquie a réclamé à Washington l'extradition du religieux. Washington a exigé des preuves. Depuis, 60 000 partisans du religieux ont été limogés, arrêtés et emprisonnés en Turquie. En juillet 2016, des milliers de turcs ont exprimé à Istanbul le refus du coup d'Etat et de la dictature. Les protestataires ont appelé à la démocratie, alors qu'une organisation non gouvernementale accusait la Turquie de torture contre des partisans de Gülen interpellés. L'Europe a exigé à la Turquie un procès équitable pour les personnes accusées dans le coup d'Etat. En février, 330 militaires ont été jugés pour leur implication prétendue au coup d'Etat raté. Erdogan est également dénoncé pour la politique qu'il mène contre Damas et en Irak. Le président turc soutient des radicaux chargés de combattre pour le départ d'El Assad, et déploie des militaires en Irak, malgré le refus de ce pays. Le gouvernement irakien a dénoncé ce qu'il qualifié d'occupation le déploiement de soldats turcs. Washington avait précisé que tout déploiement militaire étranger doit au préalable obtenir l'autorisation de l'Irak. D'après la Turquie, ces militaires sont déployés en Irak pour lutter contre les radicaux de Daech et les kurdes. Les kurdes, eux, coopèrent avec Washington dans la guerre contre Daech. Il y a quelques jours, Erdogan a noté que 67 soldats turcs sont décédés en Irak dans la lutte contre Daech.